L'annonce inattendue de la suspension des frais
En juillet dernier, une annonce du ministère des Enseignements Secondaires ( MINESEC) a surpris les parents d'élèves. Selon un communiqué publié le 22 août, le ministère avait décidé de suspendre les frais d'APEE, des contributions qui étaient jusqu'alors perçues comme obligatoires dans les établissements scolaires. Cette mesure a été accueillie avec soulagement par les parents, qui voyaient là une chance de soulager leur fardeau financier. Cependant, cette décision a été de courte durée.
Deux jours seulement après l'annonce de la suspension, un second communiqué, cette fois sans cachet ni signature officielle, a semé le doute. Le ministère a alors précisé que les chefs d'établissements devaient simplement attendre l'ouverture officielle des inscriptions avant de percevoir les frais d'APEE. Ce revirement a semé la confusion et l'incompréhension, créant un climat de tension entre les parents et les responsables des établissements scolaires.
Une crise de confiance entre parents et chefs d'établissements
Les parents, déconcertés par ces annonces contradictoires, n'ont pas tardé à exprimer leur colère. Ils se sentent trahis et estiment que le ministère a joué avec leurs attentes. Beaucoup brandissent le premier communiqué comme preuve de la suspension des frais d'APEE. Face à cette contestation, les chefs d'établissements se trouvent dans une position délicate, pris entre les directives floues du ministère et la pression des parents.
L'inspecteur général des services au ministère des Enseignements Secondaires, Fidelis Etta Akat, a tenté de clarifier la situation en expliquant que le ministère n'avait jamais suspendu le paiement des frais d'APEE. Il a rappelé que ces frais, institués par un décret présidentiel, ne pouvaient être annulés que par le Président de la République. De plus, selon le décret en question, ces frais sont considérés comme des contributions volontaires, bien que dans la pratique, ils soient souvent perçus comme obligatoires par les parents.
Les dérives des frais d'APEE : un système à revoir
Officiellement, les frais d'APEE sont destinés à financer des projets scolaires et à combler les lacunes budgétaires de l'État en matière d'éducation. Ces fonds sont censés servir à rémunérer les enseignants vacataires, à financer des travaux d'infrastructure, ou encore à acquérir du matériel pédagogique. Toutefois, sur le terrain, la réalité est bien différente.
De nombreux parents dénoncent un usage détourné de ces fonds. Les frais d'APEE, qui varient entre 10 000 et 30 000 FCFA, semblent alimenter un véritable réseau d'intérêts personnels au sein des établissements scolaires. Cette situation soulève de nombreuses questions sur la gestion des ressources dans le secteur de l'éducation et sur la transparence des décisions prises par le ministère.
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