Cameroun : Le MINAT Suspend la circulation des gros porteurs sur la phase 1 de l’autoroute Yaoundé-Douala

Le gouvernement camerounais vient de prendre une décision cruciale pour la préservation de l’autoroute Yaoundé-Douala, en suspendant la circulation des gros porteurs sur la phase 1 de cet axe routier stratégique. Cette mesure, annoncée par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, concerne spécifiquement le tronçon Nkolbisson-Boumnyebel, situé dans la région du Centre.
Tronçon de la phase 1 de l'Auto route Yaoundé - Douala

Une infrastructure encore non réceptionnée

Le projet de l’autoroute Yaoundé-Douala, débuté en 2014, reste un chantier symbolique au Cameroun. Bien que la phase 1 de cette infrastructure ait été ouverte à la circulation en décembre 2021, elle n’a pas encore été formellement réceptionnée. L’infrastructure longue de 60 km, réalisée par China First Highway Engineering Company (Cfhec), a coûté 423,5 milliards de Fcfa. Toutefois, ce projet a connu de nombreux retards dus principalement à des problèmes de paiement et de libération des emprises. La situation actuelle pousse le gouvernement à prendre des mesures préventives pour protéger ce patrimoine stratégique.

La menace des surcharges

Parmi les principaux arguments avancés pour justifier cette suspension, figure la dégradation accélérée des ouvrages et accotements de l’autoroute. Ces dommages sont largement attribués au passage régulier des camions surchargés, notamment ceux transportant du sable, du bois et d'autres marchandises lourdes. Le manque de dispositifs de pesage routier pour contrôler le poids des véhicules est également pointé du doigt. Jean Collins Defossonkeng, président du Syndicat national des employés du secteur terrestre (Synester), soutient cette mesure en précisant que l’absence de pesage routier rend difficile la vérification des surcharges, exacerbant ainsi les risques de dégradation.

Vers une automatisation du pesage ?

L’installation d’un pesage routier sur cette autoroute semble désormais impérative pour permettre la reprise de la circulation des gros porteurs. Toutefois, Jean Collins Defossonkeng souligne l’importance d’automatiser ce système pour éviter les pertes de recettes liées au contact humain et garantir une meilleure régulation du trafic. L’automatisation pourrait ainsi constituer une solution durable pour maintenir l’intégrité de l’autoroute tout en permettant le passage des camions, une fois la route formellement réceptionnée.

Un projet au ralenti

Le projet d’autoroute Yaoundé-Douala, réalisé par la China First Highway Engineering Company (CFHEC), a connu plusieurs retards depuis son lancement. Prévu pour être achevé en 2018, ce projet de 60 km a finalement été partiellement ouvert à la circulation en 2021. La phase 2, qui doit couvrir une distance supplémentaire de 136 km, est quant à elle toujours en attente de démarrage. Le coût total du projet, pour l’ensemble des trois phases, est estimé à 899,3 milliards de FCFA.

Préserver le patrimoine routier

La décision de suspendre la circulation des gros porteurs sur la phase 1 de l’autoroute Yaoundé-Douala reflète une volonté claire du gouvernement de préserver une infrastructure coûteuse et stratégique. En attendant la mise en place de mesures de pesage adéquates et la réception officielle de la route, cette suspension vise à protéger l’autoroute contre une dégradation prématurée, assurant ainsi sa durabilité pour les années à venir.

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