Une fraude de grande ampleur révélée
Le ministère des Finances du Cameroun a récemment découvert une fraude massive impliquant des militaires et des policiers à la retraite. Sur une enquête menée entre 2010 et 2021, plus de 4 300 hommes en uniforme, dont 418 policiers et 3 842 militaires, ont présenté des documents falsifiés pour bénéficier d’allocations familiales non méritées. Ce scandale touche environ 12 846 actes de naissance déclarés frauduleux par les centres d’état civil locaux.
Un préjudice de plusieurs milliards
Bien que le montant exact du préjudice ne soit pas encore totalement établi, des estimations avancent la somme de 35 milliards de francs CFA, selon certaines sources médiatiques. Cependant, le ministère des Finances reste prudent et préfère attendre la fin de la période accordée aux personnes mises en cause pour fournir les justificatifs des actes de naissance contestés avant de dresser un bilan définitif. Cette fraude, qui a duré pendant de nombreuses années, a mis en lumière une faiblesse dans la gestion des allocations destinées aux militaires et policiers.
Des justifications attendues
Les autorités ont suspendu les allocations de plus de 4 300 militaires et policiers, et ces derniers ont jusqu'à la fin de la période d’enquête pour justifier les documents remis. Un dispositif de contentieux a été mis en place au ministère des Finances depuis le 29 juillet. À ce jour, seuls 110 dossiers sur les 12 000 cas litigieux ont été reçus, avec 52 dossiers jugés favorables, permettant ainsi le rétablissement de l’allocation familiale pour ces bénéficiaires dès août 2024.
La numérisation, solution contre la fraude
Pour remédier à ce problème de fraude aux actes de naissance, le Cameroun a engagé un processus de numérisation de l’état civil. Le Bureau national de l’état civil (BUNEC), créé en 2016, est chargé de cette mission. À ce jour, 44 centres d'état civil ont déjà été informatisés sur les 374 centres principaux que compte le pays. Ce processus, qui nécessite entre 25 et 45 milliards de francs CFA, est en partie financé par des partenaires internationaux tels que la Banque mondiale et l’AFD. L’objectif est de garantir la traçabilité des citoyens tout au long de leur vie et de lutter contre la fraude.
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