[Économie] Le Cameroun, classé 118e mondial en termes de compétitivité des talents en 2023, fait face à des défis significatifs dans plusieurs domaines cruciaux. Selon le rapport du ministère de l’Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Minépat), des facteurs tels que l’électricité, la téléphonie et le fret maritime influencent fortement la compétitivité des entreprises camerounaises.
Électricité : des coûts élevés qui pèsent sur les entreprises
En 2023, le Cameroun se positionne au 118e rang mondial sur 134 pays en matière de compétitivité des talents, avec un score de 25,91/100. Parmi les facteurs de production impactant la compétitivité des entreprises, l’électricité joue un rôle majeur.
Malgré un taux d’accès de 68% annoncé par Eneo, les coûts demeurent élevés. Selon les données de Global Petrol Price, l’électricité est facturée à 0,15 dollars/kWh (environ 90 Fcfa) pour les entreprises camerounaises, bien au-dessus des moyennes observées dans des pays comme l’Éthiopie et le Nigéria, où les coûts sont respectivement de 0,02 dollars/kWh et 0,08 dollars/kWh.
Coûts de téléphonie et d'internet : une tarification toujours élevée
Le secteur des télécommunications au Cameroun, dominé par les opérateurs Camtel, MTN et Orange, souffre également d'une tarification élevée. En 2022, le coût moyen de la minute d’appel local est de 0,12 dollar, inférieur à celui de la Côte d’Ivoire (0,15 dollar) mais bien au-dessus des tarifs en Éthiopie (0,01 dollar). Cette situation reflète une absence de baisse significative des coûts malgré la concurrence entre les opérateurs.
La digitalisation est un levier crucial pour la compétitivité des entreprises. Cependant, le coût moyen d’un Gigabit (GB) d’internet haut débit au Cameroun est de 1,63 dollar, plaçant le pays au 36e rang mondial. Ce tarif est supérieur à celui de la Côte d’Ivoire (1,15 dollar/GB) et du Malawi (0,38 dollar/GB). Ce facteur représente un obstacle pour les entreprises cherchant à optimiser leur performance numérique.
Fret maritime et terrestre : des coûts en hausse et des délais allongés
Le fret maritime est également un point de préoccupation. Selon le Conseil national des chargeurs du Cameroun (Cncc), le coût moyen pour les conteneurs de 20 pieds en provenance de divers ports a globalement baissé en 2023. Cependant, des augmentations sont observées, comme le fret en provenance d’Abidjan, passé de 933 000 Fcfa en 2022 à 1 million de Fcfa en 2023. Les coûts de fret terrestre ont également augmenté de 8 à 9% en raison de la hausse des prix des carburants et des lubrifiants. Le carburant constitue plus de 37% du coût de transport terrestre, avec des impacts notables sur les coûts de production.
En termes de délai de passage des marchandises, des améliorations ont été notées au Port de Douala, avec une réduction significative pour les importations, mais une augmentation pour les exportations. Au Port de Kribi, les délais sont passés de 16 jours en 2018 à 20 jours en 2023, tandis que le Port de Casablanca est une exception avec une hausse de 28% du coût du fret maritime.
Ces défis montrent que, malgré des efforts en cours pour améliorer la situation, plusieurs facteurs de production continuent d’affecter la compétitivité économique du Cameroun. Il est crucial que les pouvoirs publics et les acteurs privés collaborent pour adresser ces problématiques afin de renforcer la position du pays sur la scène internationale.
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