[Santé] Un an après la création d’un Comité interministériel au Cameroun, les promesses de réformes pour le personnel de santé restent lettre morte. Face à cette situation alarmante, les syndicats annoncent des grèves imminentes, intensifiant ainsi la pression sur les autorités.
Un comité interministériel inactif
Au Cameroun, la situation dans le secteur de la santé publique est précaire. Le 20 juin 2023, le Premier ministre Joseph Dion Ngute avait institué un Comité interministériel pour examiner les revendications du personnel de santé.Un an plus tard, les résultats de cette initiative tardent à se concrétiser. Les travailleurs, frustrés par cette lenteur, menacent de reprendre la grève à partir du 30 septembre 2024, comme l’a annoncé l’Organisation syndicale des travailleurs de la santé.
Des revendications ignorées
Les syndicalistes dénoncent plusieurs injustices. Parmi elles, plus de 27 000 travailleurs temporaires exercent sans salaire ni protection sociale, et le non-paiement des avancements ainsi que d'autres avantages au personnel de santé. Les réclamations s'accumulent, témoignant d'une exploitation inacceptable qui ne peut plus être tolérée.Le 6 septembre 2024, le Syndicat national des personnels des établissements/entreprises du secteur de la santé a également annoncé une cessation d’activité au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé à partir du 7 octobre 2024. Le président du syndicat, Sylvain Nga Onana, met en lumière le non-paiement de la prime de fin de carrière, un droit fondamental pour les personnels admis à la retraite.
Des arbitrages en attente
Le dossier des revendications du personnel de santé a été transféré à la présidence de la République pour arbitrage. Des sources proches du dossier révèlent que le gouvernement a été invité à patienter, tandis qu'une évaluation financière et un recensement des besoins avaient été effectués l'année dernière. Les syndicalistes déplorent un manque de communication et de transparence dans le traitement de leurs doléances.Au ministère de la Santé publique (Minsanté), les responsables confirment que le rapport du Comité interministériel a été transmis à la présidence. Une réunion significative a eu lieu le 10 septembre pour discuter des propositions destinées au président de la République.
Des plaintes élargies
La situation actuelle n'est pas un cas isolé, mais s'inscrit dans un contexte plus large de crise dans le secteur de la santé au Cameroun. Le Minsanté a récemment communiqué qu'environ 7 milliards de Fcfa ont été transférés aux formations sanitaires.Cependant, cela soulève des questions sur la viabilité financière de la Couverture santé universelle (CSU) lancée l'année dernière. Bien que le gouvernement assure qu'une amélioration des financements est en cours grâce à des mécanismes de décaissement réguliers, les travailleurs restent sceptiques.
Les prochains jours s’annoncent critiques pour le secteur de la santé au Cameroun. Si un consensus n'est pas trouvé rapidement entre le gouvernement et le personnel de santé, une mobilisation massive pourrait compromettre les services de santé dans tout le pays. Les syndicats restent déterminés à faire entendre leurs voix et à obtenir des mesures concrètes pour améliorer leurs conditions de travail.
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