[Économie] Les inondations dans l’Extrême-Nord du Cameroun ont gravement affecté la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry). L’effondrement du pont sur le fleuve Danay aggrave la situation, mettant en péril les prévisions de production de riz pour 2024.
Des inondations dévastatrices pour la Semry
Depuis plusieurs semaines, les pluies torrentielles s’abattent sur la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, causant des dommages considérables à la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry). Les champs de riz ont été envahis par les eaux, endommageant gravement les infrastructures d’irrigation et détruisant une partie significative des récoltes.
Un responsable de la Semry a déclaré : « Les inondations ont impacté toutes les activités du département du Mayo Danay, y compris la Semry. Beaucoup de nos champs ont été emportés par les eaux ».
Les pertes, bien que difficiles à évaluer pour l'instant, pourraient avoir des conséquences importantes sur la production nationale de riz et sur les revenus des producteurs dépendants de la Semry.
Des infrastructures cruciales endommagées
Les engins de la Semry, comprenant le matériel roulant, de production et de transformation, sont actuellement immobilisés. La situation s'est aggravée avec l’effondrement du pont sur le fleuve Danay le 12 septembre dernier. Ce pont, essentiel pour la mobilité du personnel et l'approvisionnement du marché local, a cédé sous l’effet des inondations.
« Les routes sont inaccessibles ; donc on ne peut plus se rendre sur le terrain. Pour aller au bureau, même le peu de personnel actif utilise des pirogues », a expliqué une source interne. La destruction de cette infrastructure clé complique l’accès au site de travail et perturbe le quotidien des employés.
Des prévisions de production menacées
La Semry avait prévu une production annuelle de 180 000 tonnes de riz paddy pour 2024, contre 90 000 tonnes en 2023. Cependant, les inondations mettent en doute la réalisation de cet objectif ambitieux.
Les prévisions saisonnières de la direction de la météorologie nationale annoncent une pluviométrie excédentaire, avec des cumuls estimés à 125% au-dessus de la normale pour la période d’août, septembre et octobre. Cette situation pourrait encore s'aggraver dans les jours à venir.
Un précédent inquiétant
Cette situation n’est pas sans précédent pour la Semry. En 2022, des pluies diluviennes avaient déjà détruit plus de 530 hectares de rizières, entraînant une baisse de la production de 10,2%. La production était passée de 78 350 tonnes en 2021 à 70 324 tonnes en 2022.
La direction de protection civile du ministère de l’Administration territoriale (Minat) avait alors qualifié l’année 2022 de « référence en matière d’inondations dans la vallée du Logone » sur les 100 dernières années.
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