Les États-Unis soutiennent l'octroi de deux sièges permanents à l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU

Face à une représentation africaine jugée insuffisante au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis plaident pour une réforme majeure. Ce soutien s’inscrit dans un effort global visant à refléter les réalités géopolitiques contemporaines, en offrant à l'Afrique une voix permanente sur la scène internationale.


L'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield

Un soutien américain en faveur de l'Afrique

Les États-Unis ont officiellement exprimé leur soutien à l'octroi de deux sièges permanents pour l'Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies, selon l’ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield. Ce soutien s’inscrit dans une démarche de réforme pour moderniser l'organe, jugé en décalage avec l'état actuel du monde. L'annonce a été faite lors d'une rencontre organisée par le think tank Council on Foreign Relations à New York, ce jeudi 12 septembre 2024.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, composé de 15 membres dont 5 permanents, est critiqué pour sa sous-représentation de l’Afrique. Avec 54 pays membres et une population de 1,3 milliard d'habitants, le continent n'a actuellement que deux sièges non permanents. Pourtant, les questions africaines dominent l’ordre du jour du Conseil, représentant environ 50 % des discussions.

Vers une réforme du Conseil de sécurité

Outre le soutien à l'Afrique, les USA ont également plaidé pour un siège tournant en faveur des petits États insulaires en développement, dans un effort de rééquilibrage global. Toutefois, Washington reste ferme sur l’idée de ne pas accorder de droit de veto à de nouveaux membres permanents, cette prérogative restant l’apanage des cinq pays actuels : les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni.

Ce projet de réforme s’inscrit dans une volonté plus large de l’administration Biden de renforcer ses relations avec l'Afrique et les pays insulaires du Pacifique, dans le but de contrer l’influence croissante de la Chine dans ces régions. Le soutien américain pourrait ainsi représenter un tournant stratégique dans les relations entre les États-Unis et l'Afrique.

Des voix mondiales pour une meilleure représentation africaine

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait déjà exprimé son souhait de voir une réforme urgente du Conseil de sécurité. Il avait qualifié la structure actuelle d’obsolète, critiquant le manque de représentativité de l’Afrique, un continent qui représente 25 % des pays membres de l’ONU mais qui demeure sous-représenté dans les instances décisionnelles mondiales.

« Nous ne pouvons pas accepter que cet organe mondial de paix et de sécurité prééminent n’ait pas de voix permanente pour un continent de plus d’un milliard de personnes », avait déclaré Guterres en août dernier, soulignant que 70 % des sujets inscrits au titre du chapitre VII de la Charte des Nations Unies concernent des questions africaines.

Avec l’appui d'autres grandes puissances comme le Royaume-Uni et la Chine, qui ont également appelé à une meilleure représentation africaine, la réforme du Conseil de sécurité pourrait bien devenir une réalité dans les prochaines années, donnant à l’Afrique une voix plus influente sur la scène internationale.

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