Meta continue de surprendre avec son modèle d'IA générative Llama. Contrairement à ses concurrents, ce modèle est accessible à tous, permettant aux développeurs de l’utiliser comme bon leur semble, avec quelques restrictions. Voici un tour d'horizon de ce que Llama peut offrir, ses capacités, et les outils fournis par Meta pour garantir une utilisation plus sûre.
Qu'est-ce que Llama ? Une IA générative ouverte et puissante
Llama, le
modèle phare de Meta, se distingue par son ouverture. Contrairement à des modèles comme
GPT-4 d'OpenAI ou
Claude d'Anthropic, qui ne peuvent être utilisés que via des APIs, Llama est téléchargeable et personnalisable par les développeurs. Meta propose trois versions principales du modèle : Llama 8B, Llama 70B et Llama 405B, la plus récente étant Llama
3.1, sortie en juillet 2024.
Ces modèles sont formés sur des données web multilingues, du code public, ainsi que des données synthétiques générées par d'autres IA. Les modèles 8B et 70B sont plus petits et conçus pour fonctionner sur des appareils variés, des ordinateurs portables aux serveurs, tandis que le modèle 405B est réservé aux infrastructures de centres de données.
Des performances optimisées pour des applications variées
Tous les modèles Llama partagent une caractéristique impressionnante : une fenêtre de contexte de 128 000 tokens, soit environ 100 000 mots, l'équivalent de 300 pages. Cette capacité permet aux modèles de gérer des volumes de données textuelles importants, évitant ainsi les oublis et les extrapolations incorrectes lors des analyses de documents.
Cependant, chaque version de Llama a ses spécificités. Les modèles Llama 8B et Llama 70B, par exemple, sont plus rapides et nécessitent moins de ressources de stockage, mais ils sont moins performants que le modèle Llama 405B, plus puissant et conçu pour des tâches telles que la distillation de modèles et la génération de données synthétiques.
Les utilisations possibles de Llama
Llama est capable d'exécuter une large gamme de tâches assistées. Il peut notamment résumer des documents dans huit langues, y compris l'anglais, le français et l'allemand, ou encore répondre à des questions mathématiques de base. Il est également apte à analyser des fichiers complexes, tels que des PDF ou des feuilles de calcul.
De plus, Llama est intégré à plusieurs services Meta, comme Facebook Messenger, WhatsApp, Instagram et Oculus, permettant aux utilisateurs d’interagir directement avec lui. Pour les développeurs, Meta a conclu des partenariats avec des géants du cloud comme AWS, Google Cloud et Microsoft Azure, afin de rendre Llama disponible sur des plateformes cloud populaires. Meta revendique plus de 25 partenaires, tels que Nvidia et Snowflake, qui hébergent Llama et offrent des outils additionnels pour l'exploiter.
Les outils de sécurité mis en place par Meta
Afin de garantir une utilisation sûre de Llama, Meta propose une série d'outils conçus pour protéger les utilisateurs et les développeurs contre les abus potentiels. Parmi ces outils, on trouve Llama Guard, une solution de modération capable de détecter et bloquer du contenu problématique, qu’il soit fourni au modèle ou généré par celui-ci. Cela inclut des contenus liés à des activités criminelles, à l'exploitation infantile ou encore à la haine.
En complément, Prompt Guard permet de se défendre contre des attaques dites de "prompt injection", où des utilisateurs tentent de contourner les filtres de sécurité en envoyant des instructions malveillantes. Ces outils peuvent être personnalisés pour filtrer certains types de contenu dans toutes les langues supportées par Llama.
Enfin, Meta a développé CyberSecEval, un ensemble de tests de sécurité pour évaluer les risques liés à l'utilisation de Llama, notamment en ce qui concerne les opérations cyber offensives ou la manipulation sociale automatisée.
Les limites de Llama
Comme tous les modèles d'IA générative, Llama présente certaines limites. Il est encore incertain si Meta a utilisé des contenus protégés par des droits d'auteur pour former Llama, ce qui pourrait exposer les utilisateurs à des risques juridiques. En effet, Meta est actuellement impliqué dans une série de poursuites judiciaires, notamment une plainte déposée par des auteurs, accusant la société d’avoir utilisé des données protégées pour former son modèle.
De plus, les développeurs doivent se montrer prudents lorsqu'ils utilisent Llama pour générer du code. Bien que Llama soit capable d'écrire du code, il peut aussi produire du code erroné ou non sécurisé, et il est donc recommandé de faire valider tout code généré par un expert humain avant de l'intégrer dans un logiciel.
L'avenir de Llama et de l'IA générative ouverte
Llama représente une avancée majeure dans le domaine de l'IA générative ouverte, avec un modèle qui offre aux développeurs plus de flexibilité et un meilleur contrôle. Cependant, son adoption à grande échelle dépendra de la manière dont Meta continuera à développer ses outils de sécurité et à gérer les risques liés à l'utilisation de données protégées.
Avec l'essor des modèles d'IA générative, Llama pourrait bien devenir un acteur incontournable dans le développement d’applications basées sur l'IA, à condition que les questions de sécurité et de propriété intellectuelle soient résolues.
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