Un héritage sous séquestre
Plus de quatre ans après la mort de Victor Fotso à l'âge de 93 ans, sa famille se déchire pour le contrôle de son immense fortune. Victor Fotso, homme d’affaires camerounais influent, a laissé derrière lui un conglomérat comprenant plus d'une dizaine d'entreprises. Parmi elles, Proleg, un acteur clé de l'exportation de légumes vers l'Europe, continue d'opérer. Toutefois, certains actifs, comme la Commercial Bank Cameroun, ont été vendus ou repris par l'État.
Depuis sa disparition, l’héritage du milliardaire est placé sous séquestre par la justice camerounaise, une décision prise en 2021 et confirmée en appel. Cette situation n’a pas empêché sa fille, Laure Toukam, de prendre les rênes de l'empire familial, soutenue par une décision testamentaire controversée.
Le duel entre Laure Toukam et Yves Michel Fotso
Le principal conflit oppose Laure Toukam Fotso, vice-présidente du groupe depuis 2011, à son frère aîné Yves Michel Fotso. Malgré la désignation de Laure comme administratrice des biens dans le testament de leur père, son frère de 64 ans n’a jamais accepté d'être écarté. Ancien dauphin désigné jusqu’aux années 2000, Yves Michel s’est retrouvé en exil au Maroc, mais cela ne l’a pas empêché de mener une bataille judiciaire acharnée contre sa sœur pour contester l'authenticité du testament de 2014.
Selon Jeune Afrique, Laure Toukam bénéficie du soutien de plusieurs de ses frères ainsi que de l’appui politique de Nicky Love Fotso, élue maire de Pète-Bandjoun, le fief historique de la famille. Yves Michel, de son côté, se trouve affaibli par des ennuis de santé et une longue absence du Cameroun, ce qui pourrait limiter ses chances de reprendre le contrôle.
Un héritage qui pèse lourd
Avec un chiffre d'affaires estimé à 760 millions d'euros au milieu des années 2010 et plus de 5 000 employés répartis dans des dizaines d'entreprises, l'empire Fotso représente bien plus qu'une simple succession familiale. La résolution de ce conflit affecte non seulement les héritiers mais aussi l’économie camerounaise, étant donné l'importance stratégique de certaines entreprises du groupe.
Avec 146 ayants droit, dont 122 enfants, le règlement de cette succession complexe pourrait encore prendre plusieurs années, tant les divisions internes et les enjeux économiques sont profonds.
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