[Gestion Publique] Le gouvernement doit élaborer en seulement 20 jours le budget de l'État pour 2025, une première dans l'histoire du pays, suite à la publication tardive de la circulaire présidentielle.
Un calendrier chamboulé
Le Pays fait face à une situation inédite. Le 23 octobre 2024, le président de la République a publié la circulaire de préparation du budget 2025, avec près de cinq mois de retard par rapport à la date légale du 25 juin, prévue par le décret présidentiel du 31 mai 2019. L’exécutif n’a désormais que 20 jours pour finaliser le projet de budget avant sa présentation au Parlement, une première dans l’histoire du Cameroun.
Selon le calendrier budgétaire, les différentes étapes commencent dès le mois de février avec le pré-cadrage macroéconomique pluriannuel, suivi d’une série de pré-conférences budgétaires en juin. Cependant, la circulaire, censée orienter l’ensemble de ces démarches, a été retardée, bouleversant ainsi toute la chaîne de préparation.
Tensions au Parlement
La convocation de la session budgétaire par l'Assemblée nationale pour le 12 novembre 2024 ne laisse qu’une courte fenêtre pour examiner le projet de Loi de finances. Selon Engelbert Essomba Bengono, député du Rdpc, "c'est au gouvernement de répondre à la question de savoir si 21 jours suffiront pour élaborer le projet de loi de finances initiale 2025". Il ajoute toutefois que ce retard n’impacte pas directement le travail parlementaire, puisque les députés se concentrent sur l’examen des projets de loi et non sur la circulaire présidentielle elle-même.
Du côté de l'opposition, la situation est perçue différemment. Pour Koupit Adamou, député de l’UDC, le retard de la circulaire est symptomatique d’une mauvaise gestion récurrente. "Ce retard dans la publication de la circulaire présidentielle est devenu une habitude", déplore-t-il, tout en soulignant les difficultés supplémentaires que cela engendre pour l'examen du budget au Parlement. Les députés risquent de travailler sous une pression accrue, avec peu de temps pour examiner en profondeur le projet de loi de finances et ses annexes.
Les défis à venir
Ce retard historique dans la publication de la circulaire pourrait affecter la qualité de l’élaboration du budget 2025. En plus du ministère des Finances, plusieurs autres parties prenantes, notamment les ministères sectoriels et les partenaires techniques, doivent revoir rapidement leurs priorités budgétaires. Cette précipitation pourrait nuire à la pertinence des arbitrages et des choix stratégiques.
Un expert en finances publiques rappelle qu’en l’absence de cette circulaire, il devient difficile pour les ministères d’ajuster leurs attentes et priorités, notamment en ce qui concerne l’ajout de nouvelles taxes ou la gestion des financements extérieurs. Ce contexte pourrait compliquer la finalisation du budget de l’État et générer des tensions supplémentaires entre les Parlementaires et les membres du gouvernement.
Jamais auparavant le Cameroun n’avait été confronté à une telle situation, avec un calendrier budgétaire aussi comprimé. Les semaines à venir seront décisives pour l’avenir financier du pays.
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