Le Cameroun espère une baisse des prix du riz avec l’importation de riz indien

[Economie] Face à la hausse des prix du riz, le Cameroun mise sur l'importation de riz indien non-basmati, suite à la levée des restrictions par l'Inde en 2024. Cette initiative pourrait enfin stabiliser les prix sur le marché local.

Des importations pour rééquilibrer le marché

Le Cameroun s’apprête à recevoir de nouvelles cargaisons de riz indien non-basmati, espérant ainsi stabiliser le marché local après des mois de hausses continues des prix. En effet, l’Inde a levé ses restrictions à l’exportation en septembre 2024, permettant ainsi la reprise des importations par le Cameroun. Ces restrictions, imposées en 2023, avaient un impact direct sur les prix au Cameroun, où le riz connaît une forte demande.

Actuellement, l’Inde représente près de 55,2 % des importations de riz au Cameroun, devant la Thaïlande (34,9 %), la Chine (6,2 %) et le Vietnam (2,1 %). La dépendance à l’Inde, combinée à une faible production locale, a aggravé la crise. Le gouvernement espère que cette reprise des importations, avec des exonérations de tarifs douaniers sur le riz blanc non-basmati, entraînera une réduction des prix.

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Une baisse des prix à venir

Selon le ministère camerounais du Commerce, un sac de 50 kilogrammes de riz indien, actuellement vendu à 23 000 Fcfa, pourrait bientôt être proposé à 18 000 Fcfa. Cela représenterait une baisse notable de 5 000 Fcfa, ramenant le prix au kilogramme à 400 Fcfa, contre 600 Fcfa actuellement. Avec cette réduction, les autorités espèrent freiner la spéculation et rendre le riz plus accessible aux ménages.

« Nous avons des tonnes de riz en attente d’importation, en plus des 14 500 tonnes de riz chinois déjà reçues », confie un responsable du ministère. Pour éviter toute nouvelle hausse artificielle, des contrôles rigoureux seront mis en place afin que les commerçants ne puissent plus spéculer sur les prix. Ces mesures incluront des inspections et la lutte contre la rétention des stocks.

La dépendance aux importations, un enjeu crucial

Malgré cette perspective encourageante, la forte dépendance du Cameroun aux importations de riz reste un problème majeur. Avec une production locale annuelle d'environ 140 000 tonnes, le pays couvre à peine 20 % de sa demande nationale, estimée à 630 000 tonnes. Cette situation oblige le Cameroun à importer plus de 500 000 tonnes chaque année, principalement en provenance d'Inde et de Thaïlande.

Ce déséquilibre s'explique aussi par l'exportation de riz produit localement vers des pays voisins, notamment le Nigeria et le Tchad. Le Cameroun devra donc non seulement compter sur les importations pour satisfaire la demande intérieure, mais aussi renforcer sa production nationale pour garantir une sécurité alimentaire à long terme.