Le ministère de la Défense du Cameroun a annoncé l'ouverture d'une enquête suite à la diffusion d'une vidéo choquante montrant l'artiste Longue Longue, victime de sévices physiques. Cette annonce intervient après une vague d'indignation sur les réseaux sociaux.
Une vidéo de torture relance le débat
Le mercredi 23 octobre 2024, une vidéo virale montrant des violences infligées à l'artiste camerounais Longue Longue a suscité une onde de choc sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, l'artiste, de son vrai nom Longkana Agno Simon, affirme avoir été torturé par des éléments de la Sécurité militaire de Douala, en 2019. La vidéo montre Longue Longue menotté et battu à coups de machette, une scène qui a profondément marqué l'opinion publique.
Le Ministère de la Défense a rapidement réagi à cette diffusion en publiant un communiqué le jeudi 24 octobre 2024. Selon le document signé par le Capitaine de Vaisseau Atonfack Guemo Cyrille, une enquête a été prescrite pour faire la lumière sur cette affaire. Les responsables seront sanctionnés en fonction des résultats de l'enquête, conformément aux lois en vigueur.
Indignation et réactions sur les réseaux sociaux
La diffusion de cette vidéo choquante a provoqué une vague d'indignation parmi les internautes et la société civile. Plusieurs citoyens ont exprimé leur colère, dénonçant la lenteur des procédures judiciaires et réclamant des sanctions immédiates. Un internaute, Thierry Arsène, a commenté :
Tous ceux qui apparaissent sur cette vidéo devraient déjà être arrêtés et placés en garde à vue avant d'ouvrir une enquête.
D'autres, comme Narcisse Fotsi, se montrent sceptiques quant aux résultats de cette enquête : « Nous sommes habitués aux enquêtes sans fin », a-t-il déploré.
Cette affaire rappelle un précédent incident survenu en 2019. Longue Longue avait été arrêté à l'hôtel Sawa à Douala et conduit dans les locaux de la Sécurité militaire, où il aurait été sévèrement torturé. Ces événements ont eu lieu dans le contexte post-électoral suivant la présidentielle de 2018, remportée par le président Paul Biya. L'artiste, lors d'une interview à Équinoxe Télévision, avait confié avoir été « presque battu à mort » par des militaires.
Des appels à la justice de toutes parts
Au-delà de l'indignation des citoyens, cette affaire a également provoqué des réactions au sein de la classe politique camerounaise. Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a qualifié cette situation de « barbarie d'État » et a exigé que les responsables soient traduits en justice. De son côté, Cabral Libii, président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), a dénoncé ces actes comme une « cruauté » infligée par certains commandants des forces de l'ordre.
Ces réactions reflètent un sentiment général de frustration face à l'impunité perçue dans des affaires similaires au Cameroun. La population attend désormais que les résultats de cette enquête soient rendus publics et que des mesures concrètes soient prises pour sanctionner les auteurs de ces violences.
Le communiqué de presse du ministère de la Défense
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