[Business] La faillite de YUP Cameroun entraîne des pertes financières importantes pour Société Générale, l'État camerounais et Allianz Cameroun, trois acteurs clés de cette entreprise de mobile money qui visait le marché africain depuis 2017.
La fin d'un projet ambitieux
Après cinq ans d’activité, YUP Cameroun, filiale du groupe bancaire Société Générale dédiée aux paiements mobiles, a officiellement cessé ses opérations en 2022, avec des pertes estimées à 4,8 milliards de FCFA, soit environ 8 millions de dollars.
Parmi les actionnaires, on compte Société Générale Cameroun, qui détenait plus de 80 % des parts, l’État du Cameroun et Allianz Cameroun. Le projet, lancé en 2017, s’étendait sur sept pays d’Afrique, mais n'a pas atteint la rentabilité escomptée.
Une concurrence écrasante
Dans un marché déjà dominé par les offres de MTN et Orange, qui se partagent la quasi-totalité du mobile money au Cameroun, YUP a rapidement rencontré des obstacles. Selon le rapport de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), YUP Cameroun comptait à sa fermeture 689 071 comptes ouverts.
Cependant, seulement 22 332 d'entre eux, soit 3,35 %, étaient actifs. Par comparaison, le pays recense plus de 21 millions de comptes mobile money, dont la majorité est partagée par MTN et Orange, arrivés dix ans plus tôt avec des réseaux déjà bien établis.
Leçons à tirer de cet échec
Malgré des investissements et les efforts des équipes locales, YUP n’a pas su s’imposer face aux leaders du marché. Au Cameroun, Orange Cameroun détient 70 % des parts de marché avec 10 millions de comptes et plus de 100 000 partenaires commerciaux, tandis que MTN revendique la base d’utilisateurs la plus large.
Cet échec de YUP souligne l'importance d’une stratégie d’adaptation et d’un maillage territorial fort pour les nouveaux entrants souhaitant percer dans le secteur concurrentiel des services financiers mobiles en Afrique.
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