[Internationale] Le président français Emmanuel Macron entame une visite d'État au Maroc, accompagné de plusieurs ministres, pour resserrer les relations avec Mohammed VI et signer des accords économiques clés. Ce déplacement vise à renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays.
Des retrouvailles pour apaiser les tensions diplomatiques
Emmanuel Macron est arrivé ce 28 octobre à Rabat, accueilli par le roi Mohammed VI, dans le cadre d’une visite d'État de trois jours. Ce déplacement marque un tournant dans les relations franco-marocaines, après plusieurs années de tensions, notamment liées à des réductions de visas pour les ressortissants marocains en France. Cette mesure avait été décidée pour encourager le Maroc à reprendre ses citoyens en situation irrégulière.
Cette visite officielle, à l’invitation de Mohammed VI, est vue comme une opportunité pour les deux dirigeants de tourner la page des désaccords récents et de se projeter vers l’avenir. Selon l'Élysée, l’objectif est de bâtir une "nouvelle ambition pour les 30 prochaines années" en renforçant la coopération bilatérale sur des questions stratégiques.
Visas et OQTF au cœur des discussions
Au-delà des symboles, la question des OQTF (Obligations de quitter le territoire français) s’invite dans les discussions bilatérales. Le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, présent lors de la visite, devrait aborder ce sujet sensible avec son homologue marocain. Selon Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du ministère de l'Immigration, "le nombre d’éloignements forcés reste très faible comparé aux visas accordés aux Marocains", soit environ 200 000 visas annuels contre moins de 2 000 éloignements. Ce déséquilibre est un point de tension que Paris espère résoudre lors de cette visite.
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, souligne la nécessité de "refonder la relation" pour éviter de futures frictions. Le soutien de la France à une solution marocaine concernant le Sahara occidental, exprimé cet été, est un geste important dans cette démarche de rapprochement, un sujet fondamental pour Rabat.
Des accords économiques en préparation
Au-delà des dossiers politiques, la visite de Macron au Maroc représente aussi une occasion de renforcer la coopération économique. La France souhaite maintenir sa position de partenaire privilégié dans l’extension de la ligne de train à grande vitesse (TGV) entre Tanger et Agadir. Ce projet pourrait générer des contrats substantiels pour plusieurs entreprises françaises, présentes dans la délégation accompagnant Macron.
Des représentants de grandes entreprises françaises telles que Airbus International, Veolia, Orange, et Transavia participent à cette visite, témoignant de l’importance des intérêts économiques français au Maroc. Ces entreprises visent à signer des accords et à renforcer leur implantation dans un pays en pleine croissance, particulièrement attractif dans les secteurs de l'énergie, des transports et des télécommunications.
Cette visite d’État de Macron, initialement prévue en 2020 puis repoussée, marque la volonté de la France de réchauffer les relations avec le Maroc. Avec un agenda chargé incluant un discours devant le Parlement marocain et un dîner d’État au palais royal, Macron mise sur le renforcement des liens diplomatiques et économiques pour les décennies à venir.
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