[Economie] La pénurie de sucre au Cameroun perturbe les marchés, avec des prix en hausse et une disponibilité en chute libre. Cette situation remet en cause l’objectif du gouvernement d’éviter toute importation en 2024.
Le sucre, une denrée de plus en plus rare
À l’approche des fêtes de fin d’année, le sucre devient difficile à trouver sur les marchés camerounais. Des commerçants, comme Arnold Waffo à Yaoundé, peinent à se faire livrer. « Je suis dans l’attente d’une livraison depuis plus de cinq jours », explique ce fournisseur, entouré de sacs vides. Il doit rationner ses clients pour éviter d'épuiser totalement ses stocks.
Cette pénurie se ressent aussi au nord du pays. À Garoua, Safi Abbo, habitante de la région, partage son quotidien : « Le sucre coûte maintenant 1 000 Fcfa le kilo. Je n’en achète plus. » Elle opte désormais pour des alternatives comme le jus de canne pour préparer les repas de sa famille. Suzanne Ndong, mère de trois enfants, utilise du miel en substitution pour le petit-déjeuner.
Le gouvernement en alerte
Face à cette crise, le ministère du Commerce a réagi. Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, a récemment rencontré les acteurs de la filière pour évaluer la situation. Alors que certains se montrent optimistes, d’autres évoquent la possibilité d’importer du sucre en urgence. Cette éventualité remet en cause l’objectif du gouvernement de zéro importation en 2024.
L’année dernière, le Cameroun avait importé 224 003 tonnes de sucre pour un montant de 82,67 milliards de Fcfa. Cette dépense, que le gouvernement voulait éviter en 2024, semble aujourd’hui inévitable, alors que la production locale peine à répondre à la demande. Les besoins nationaux sont estimés à 225 000 tonnes, mais la production projetée de 366 500 tonnes ne se matérialise pas dans les rayons des marchés.
Les spéculations sur les marchés
Dans les marchés de Yaoundé, les consommateurs doivent faire face à une autre difficulté : la hausse des prix. Certains revendeurs augmentent leurs tarifs pour compenser la rareté du produit. Cette spéculation exaspère les clients. « C’est de la spéculation, rien d’autre », s’emporte un client au marché Mokolo, tandis que d’autres repartent les mains vides.
En attendant un retour à la normale, les longues files dans les marchés deviennent une habitude pour de nombreux Camerounais. La pénurie de sucre, loin d’être résolue, risque d’affecter encore les ménages dans les semaines à venir, avec un impact direct sur leur pouvoir d’achat.
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