[Éducation] Le Cameroun a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre les faux diplômes avec le lancement d’une plateforme numérique. Ce nouvel outil, qui modernise le processus de recrutement public, vise à renforcer la transparence et l’efficacité des procédures de vérification des diplômes dans les secteurs public et privé.
Une réponse numérique à un problème grandissant
Le 1er octobre 2024, le Cameroun a officiellement inauguré une plateforme numérique pour vérifier l’authenticité des diplômes délivrés par les universités et autres institutions. Ce lancement, organisé à l’École normale supérieure de l’Université de Yaoundé 1, a vu la participation de Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), et Joseph Le, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra). L’objectif est clair : lutter contre le fléau des faux diplômes, qui nuit à l'intégrité du système éducatif et au marché de l’emploi.
Selon Rémy Magloire Etoua, recteur de l’Université de Yaoundé 1, la mise en place de cette plateforme est un outil essentiel pour réduire les délais d'intégration des diplômés dans la Fonction publique. En effet, le processus de certification des diplômes est souvent long et complexe, ce qui ralentit considérablement le recrutement.
Un outil clé pour la transparence administrative
En mai 2024, une circulaire conjointe a été publiée pour permettre au Minesup de fournir au Minfopra une interface logicielle sécurisée. Cette interface facilitera l’accès aux données des diplômes, optimisant ainsi le traitement des requêtes. Le Minfopra pourra ainsi soumettre ses demandes de vérification par voie numérique et obtenir une réponse sécurisée confirmant l’authenticité des documents.
Joseph Le a décrit cette initiative comme une étape cruciale vers la modernisation de l’administration camerounaise, s’inscrivant dans un programme plus large de gestion des dossiers d’intégration. Grâce à cette plateforme, les institutions publiques et privées bénéficieront d'une plus grande transparence et d’une accélération des processus de recrutement.
Un phénomène préoccupant dans les forces de défense
Le problème des faux diplômes a particulièrement touché les secteurs publics sensibles, comme la défense. Lors d'un processus de recrutement en juin 2024, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a révélé la découverte de 1 312 faux diplômes. Ce chiffre illustre l’ampleur du problème. En 2022 déjà, près de 1 000 élèves gendarmes avaient été radiés pour la même raison.
Avec le soutien du Minesec, du Minedub et du Minefop, cette nouvelle plateforme est conçue pour réduire ces incidents. En facilitant la vérification, elle espère non seulement protéger les recruteurs, mais aussi offrir une meilleure crédibilité aux diplômés légitimes.
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