Un procès qui divise l’opinion publique
Charles Onana, auteur du livre Rwanda, la vérité sur l'opération Turquoise (2019), est accusé de contestation publique de crime contre l’humanité. Dans cet ouvrage, il remet en question la planification du génocide des Tutsi, qu’il qualifie de « l'une des plus grandes escroqueries du XXe siècle ». Onana va plus loin en évoquant l’idée d’un « double génocide » impliquant à la fois les Tutsi et les Hutu, une théorie controversée qui a provoqué de vives réactions.
Les arguments des deux parties
Accusé de minimiser ou de nier le génocide rwandais reconnu officiellement par la France, Onana est défendu par Me Emmanuel Pire. Ce dernier affirme que le journaliste ne remet pas en cause l'existence du génocide, mais qu'il cherche plutôt à en analyser les mécanismes et les causes profondes. En face, les parties civiles, représentées par des associations de défense des droits humains, estiment qu'Onana va au-delà de l’analyse et cherche à réécrire l’histoire.
Le procès de Charles Onana est suivi de près, car il pourrait créer une jurisprudence sur la négation du génocide rwandais en France, un sujet sur lequel la loi reste floue. La défense a cité une vingtaine de témoins, notamment d’anciens officiers militaires français et rwandais, tandis que les parties civiles ont fait appel à des historiens et des professeurs de droit. Le verdict de ce procès pourrait marquer un tournant décisif dans l'application de la loi française sur les génocides reconnus.
0 Commentaires
Commenter cette actualité