Ce qui va changer au Cameroun en 2025 : fiscalité, dette et croissance

[Economie] L' État Cameroun se prépare à une année 2025 marquée par des réformes économiques majeures. Au programme : fiscalité locale, révision des exonérations, nouvelles taxes et réformes du marché de la dette. Tour d’horizon des changements à venir.

Ce qui va changer au Cameroun en 2025 : fiscalité, dette et croissance

Mobilisation des recettes non pétrolières

Le gouvernement mettra l'accent en 2025 sur la mobilisation des recettes internes non pétrolières. Une réforme de la fiscalité locale sera mise en œuvre pour améliorer le financement de la décentralisation. De plus, le régime préférentiel accordé aux produits de grande consommation, en place depuis 2016, sera supprimé. Des taux réduits d’imposition remplaceront cette exonération sur certains biens essentiels comme le riz, le poisson et le blé, augmentant ainsi leur prix.

Entre 2016 et 2022, l'État a concédé des exonérations fiscales représentant 980 milliards de FCFA pour ces trois produits. Cependant, cette politique a compromis la stratégie d’import-substitution, incitant le gouvernement à envisager la réduction voire la suppression de ces exonérations dès 2025.


Nouvelles taxes et réformes fiscales

Dans le cadre de la modernisation des outils fiscaux, l'État continuera à adapter sa législation au commerce électronique. Les plateformes seront soumises à la TVA sur les transactions en ligne, une mesure introduite en 2020 mais encore peu exploitée en raison des difficultés de suivi.

Par ailleurs, la fiscalité environnementale et le rendement de l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) seront renforcés. De nouvelles taxes seront également instaurées pour élargir l'assiette des recettes non fiscales, qui pourrait générer jusqu'à 800 milliards de FCFA en 2025.

Endettement et financement des projets publics

En matière de dette publique, le Cameroun adoptera une stratégie plus prudente. Les emprunts concessionnels seront privilégiés, et les emprunts non-concessionnels  ne seront contractés que pour des projets à forte rentabilité économique et sociale. Les émissions de titres publics de longue maturité seront également priorisées pour sauvegarder les intérêts de l'État.

En parallèle, l'État prévoit des rachats et des rééchelonnements de sa dette sur le marché financier domestique, à l’instar du Congo et du Ghana. Cette stratégie vise à améliorer la capacité de remboursement du Cameroun et à prévenir tout risque de défaut de paiement.

Enfin, les entreprises publiques bénéficieront de subventions étatiques proportionnelles à leurs performances, afin d'encourager une gestion plus efficiente des fonds publics.

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