[Société] Le tribunal militaire de Yaoundé a rejeté la demande de reconstitution des faits dans l'affaire du journaliste Martinez Zogo. L’audience, attendue avec ferveur, a été renvoyée au 2 décembre 2024, laissant place à des interrogations sur la suite des débats.
Rejet des demandes de la défense
Le 11 novembre 2024, le procès impliquant Jean Pierre Amougou Belinga, influent homme d’affaires et propriétaire du groupe L’Anecdote, et Léopold Maxime Eko Eko, ex-directeur de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), a connu un rebondissement.
Le président du tribunal, le colonel Missé Njonè, a rapidement statué sur le rejet des exceptions présentées par la défense, jugeant prématurée la demande de reconstitution des faits et de suppression de certaines pièces.
Le tribunal a également confirmé que la DGRE devait rester du côté de la défense en tant que partie civilement responsable dans l’assassinat de Martinez Zogo, un rôle que l’organisme a tenté de refuser depuis le début du procès en mars dernier.
Retour sur les accusations
L'affaire, qui a commencé en mars 2024, est l’un des procès les plus suivis au Cameroun. Martinez Zogo, animateur et directeur de la station Amplitude FM, était connu pour dénoncer la corruption et les pratiques népotiques des élites. Son assassinat a provoqué l’indignation et soulevé des questions sur la présence d’un éventuel « donneur d’ordres ».
Jean Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko sont accusés de complicité de torture, tandis que le lieutenant-colonel Justin Danwe, chef des opérations de la DGRE, est inculpé pour complicité d’assassinat, séquestration et violation de consigne. Ces charges lourdes illustrent la complexité de l'affaire et les enjeux politiques qui y sont liés.
Déroulement de l’audience
La session du 11 novembre s’est déroulée rapidement, ne durant que vingt minutes. Selon des sources sur place, le président de la cour a rejeté les vices de procédure avancés par la défense, tels que les perquisitions sans mandat effectuées à des heures non conformes. Me Ndjana Ndjana, avocat de Maxime Eko Eko, a exprimé sa déception en déclarant : « C’est une décision qui nous tombe sur la tête. »
La cour a également indiqué que les erreurs matérielles présentes dans l'ordonnance d’octobre dernier ne suffisaient pas à annuler les charges. Cela a été perçu comme un coup dur pour la défense qui a immédiatement annoncé son intention de faire appel.
Ce qu'il faut retenir- ⚖️ Rejet de la demande de reconstitution des faits par le tribunal militaire.
- 📅 Prochaine audience prévue le 2 décembre 2024.
- 🕵️♂️ Implication confirmée de la DGRE dans la défense.
- 🎙️ Martinez Zogo était un journaliste engagé contre la corruption.
- 📢 La défense envisage de faire appel de la décision.
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