Des projets sociaux bloqués depuis trois ans
Selon un communiqué rendu public le 1er novembre 2024 par le ministre délégué à la présidence chargé des Marchés publics, Ibrahim Talba Malla, environ 230 projets publics sont à l’arrêt depuis les trois dernières années au Cameroun. Ces projets, d’une valeur estimée à 11 milliards de Fcfa, incluent des infrastructures essentielles dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’eau potable, et de l’électrification.
Dans cette liste, environ 40% des projets ont dépassé leurs délais contractuels, tandis que d’autres n’ont jamais débuté. Le rapport ministériel identifie divers facteurs pour expliquer cette situation, notamment la défaillance des entreprises, le manque de mobilisation des ressources, et l’indisponibilité des documents contractuels.
Impact sur l'éducation et les infrastructures essentielles
L’abandon de ces projets a des conséquences directes sur les populations, particulièrement dans le domaine de l’éducation. Plus de 25% de ces projets incluent la construction de salles de classes. Cependant, face à l’augmentation des effectifs scolaires, cette stagnation des infrastructures met en péril le système éducatif camerounais. L’Institut national de la statistique (INS) rapporte en effet que le nombre d’élèves au primaire est passé de 4,3 millions en 2019 à 4,9 millions en 2022, tandis que le nombre d’écoles a baissé de 22 433 à 22 074, soit une diminution de 1,6% en trois ans.
Outre les écoles, les projets abandonnés touchent également d’autres infrastructures essentielles : l’accès à l’eau potable, l’électrification rurale, et la construction de centres de santé. Ces projets sont cruciaux dans les zones rurales où les disparités d’accès aux services sociaux sont plus marquées. Par exemple, dans la région du Nord, le projet de fourniture d’une machine à bois à la SAR/SM de Ndélélé reste inachevé malgré un taux d’exécution de 60% et un dépassement de délai de 607%.
Un système de passation de marchés remis en question
La question de la transparence et de l’efficacité du système de passation des marchés publics est également soulevée. En effet, malgré les plaintes de certaines entreprises sur le non-paiement de leurs décomptes, la défaillance généralisée dans l’exécution des projets met en lumière des failles systémiques dans la gestion des marchés. Selon un rapport de la Banque mondiale publié en juin, 94% des entreprises interrogées estiment que le système de passation de marchés au Cameroun manque de transparence.
Pour tenter de rectifier la situation, le ministre Ibrahim Talba Malla a fixé un ultimatum de 21 jours aux entreprises concernées. Ce délai, à compter du 1er novembre 2024, impose aux prestataires de reprendre et terminer les travaux sous peine de voir leurs contrats résiliés. Cette mesure vise à relancer les projets dans les plus brefs délais et à limiter les impacts négatifs sur le développement local.
Ce qu'il faut retenir- 📢 230 projets publics abandonnés au Cameroun depuis trois ans.
- 💰 11 milliards de Fcfa en jeu pour des projets dans les secteurs vitaux.
- 🏫 Impact direct sur l’éducation, la santé, et l’accès à l’eau potable.
- 🕰️ Délai de 21 jours accordé aux entreprises pour reprendre les travaux.
- 📊 94% des entreprises dénoncent un manque de transparence dans la passation des marchés.
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