La CDC face à une crise financière : salaires impayés et exportations en chute libre

[Economie] La Cameroon Development Corporation (CDC) traverse une crise financière historique. Avec une dette de près de 82 milliards de Fcfa, des mois d'arriérés de salaires et une chute drastique des exportations, l'entreprise peine à retrouver sa stabilité. Les employés, en colère, menacent de suspendre leurs activités.
La CDC face à une crise financière : salaires impayés et exportations en chute libre

Une dette abyssale qui paralyse la CDC

La CDC, acteur majeur de l’agro-industrie au Cameroun, accumule une dette de 81,7 milliards de Fcfa, répartie comme suit : 31 milliards de dette fiscale, 24 milliards envers la Caisse nationale de prévoyance sociale, et 35,7 milliards de salaires impayés. Cette situation affecte gravement le moral des employés, qui comptabilisent 55 mois d'arriérés de salaires, soit presque le double par rapport à 2022.

En septembre 2022, le gouvernement a mis en place un plan d’apurement, mais sa mise en œuvre tarde. Trois banques, dont FedhEn Capital, Société Générale Cameroun, et NFC Bank, sont actuellement en négociation avec le ministère des Finances pour libérer les fonds nécessaires. Une première tranche de 20 milliards de Fcfa est prévue pour 2024, mais aucune avancée concrète n’a encore été réalisée.


Des performances économiques en chute libre

La crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, déclenchée en 2016, a fortement impacté la CDC. L’entreprise a perdu 35 % de son personnel en 8 ans, passant de 20 000 à environ 13 000 employés. Les exportations ont également chuté de 71 789 tonnes en 2015 à seulement 24 216 tonnes en 2024, soit une baisse de 66 %.

Ces contreperformances se traduisent par une baisse drastique des revenus : de 55 milliards de Fcfa avant la crise, ils ne représentent plus que 20 milliards aujourd’hui. En 2022, la CDC a été classée parmi les entreprises publiques à risque d’endettement « très élevé » par la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques (CTR).

Un redressement sous conditions

En 2022, le Premier ministre a ordonné l’élaboration d’un plan de redressement, aboutissant à un schéma de paiement en deux tranches. Cependant, les retards dans les négociations avec les banques ralentissent ce processus. Par ailleurs, la NFC Bank, initialement retenue, a dû se retirer en raison de restrictions imposées par la Cobac (Commission bancaire d’Afrique centrale).

La Société Générale Cameroun, en attente d’une décision de sa maison mère en France, pourrait devenir un acteur clé de cette restructuration. Mais les employés, fatigués par des années d’attente, exigent des actions immédiates pour éviter un arrêt complet des activités.

Ce qu'il faut retenir :
  • 📉 Une dette globale de 81,7 milliards de Fcfa paralyse la CDC.
  • 💼 55 mois d'arriérés de salaires mettent en péril la motivation des employés.
  • 🚢 Les exportations ont chuté de 66 % en 9 ans.
  • 🏛️ Un plan de redressement est en cours, mais il accuse du retard.
  • 🤝 Trois banques sont en négociation pour débloquer les fonds nécessaires.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires