[Gestion Publique] Selon la Caisse autonome d’amortissement, la dette rétrocédée aux entreprises publiques du Cameroun atteint 984,7 milliards de FCFA au 30 septembre 2024.
Des chiffres alarmants pour les finances publiques
L’encours des emprunts rétrocédés aux entreprises publiques camerounaises s’élève à 984,7 milliards de FCFA, selon le rapport de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) daté du 30 septembre 2024. En décembre 2023, ce montant culminait à 1518 milliards de FCFA, soulignant un ajustement significatif. Cet endettement massif est réparti entre onze entreprises publiques clés, telles que Camwater, Camtel, Sodecoton, et la Sonatrel.
Quatre entités dominent ce paysage financier : Camtel (280 milliards de FCFA), Camwater (222,2 milliards de FCFA), Sonatrel (175,7 milliards de FCFA) et EDC (119,4 milliards de FCFA). Ensemble, elles cumulent plus de 80 % de la dette globale, soit 797,3 milliards de FCFA. Le concessionnaire de l’eau potable, Camwater, a pu réduire légèrement son encours, tandis que Camtel a remboursé 32 milliards de FCFA en neuf mois.
Un fardeau qui menace la stabilité budgétaire
La montée de cette dette rétrocédée suscite des inquiétudes auprès du gouvernement et de ses partenaires financiers. Ces emprunts, garantis par l’État, exposent les finances publiques à de sérieux risques. En cas de défaillance des entreprises bénéficiaires, le Trésor public se verrait contraint de rembourser en lieu et place de celles-ci, compromettant ainsi l’équilibre budgétaire national.
Face à cette menace, des mesures sont prises pour inciter les entreprises à solliciter des financements non souverains. Cependant, les résultats se font attendre. Le Fonds monétaire international (FMI) a même pointé du doigt la production de « piètres résultats » par ces sociétés d’État, accentuant la pression pour une gestion plus rigoureuse de la dette.
Des progrès timides vers l'autonomie financière
En 2015, le ministère des Finances avait organisé un atelier de formation sur les prêts non souverains de l’Agence française de développement (AFD), ciblant des entreprises comme Camtel, Sonara, et Camwater. Pourtant, seuls Camtel et le Port autonome de Douala (PAD) ont obtenu une notation financière par Bloomfield Investment, étape cruciale pour séduire les investisseurs.
Malgré ces initiatives, neuf ans plus tard, le chemin vers une autonomie financière complète reste semé d’embûches. Le manque de notation financière pour la plupart des entreprises publiques et leur dépendance à la garantie de l’État rappellent les défis que le Cameroun doit encore relever.
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