Session budgétaire 2024 au Cameroun : un budget entre inflation et enjeux socio-économiques

[Gestion publique]La session budgétaire de novembre 2024 au Parlement camerounais s’ouvre sur fond de défis majeurs. Entre inflation croissante, adaptation aux catastrophes et demandes de financements locaux, le gouvernement est sommé de présenter des solutions concrètes.
Session budgétaire 2024 au Cameroun : un budget entre inflation et enjeux socio-économiques

Les priorités de la session budgétaire

Le 12 novembre 2024, la session budgétaire annuelle a débuté au Palais des Congrès à Yaoundé, avec un objectif central : discuter et adopter le budget pour l’exercice 2025. Le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yéguié Djibril, a rappelé dans son discours l’importance d’agir face aux catastrophes naturelles qui ont récemment frappé le pays, notamment les inondations dans l’Extrême-Nord et les glissements de terrain dans l’Ouest.

Face à ces défis, il a exhorté le gouvernement à anticiper en renforçant les mesures de prévention et en créant des mécanismes de réponse rapide. Ce discours a révélé l’attente pressante d’une synergie entre le ministère de l’Environnement et les autres administrations, pour minimiser les impacts des changements climatiques sur la population camerounaise.


Des défis économiques et sociaux pressants

Outre la gestion des catastrophes, les parlementaires ont mis en avant les préoccupations socio-économiques du pays, notamment l’inflation. Malgré un taux d’inflation prévu de 4 % en 2025, le coût de la vie continue de grimper, en particulier pour les produits de consommation comme la bière, dont le prix a connu une hausse significative dans certaines régions. Ce sujet, souligné par la députée Rolande Ngo Issi du PCRN (Parti camerounais pour la réconciliation nationale), pourrait exacerber le mécontentement populaire.

Par ailleurs, l’état des infrastructures constitue une autre priorité. Les parlementaires ont demandé des rapports sur des projets clés, notamment le Complexe sportif d’Olembé à Yaoundé, et sur la réhabilitation de plusieurs routes dans les régions du Grand Nord, du Centre et du Littoral. Pour Koupit Adamou de l’UDC, il est essentiel que les orientations budgétaires soient alignées sur les priorités sociales afin de répondre aux attentes urgentes de la population.

Réformes fiscales et décentralisation : les attentes des parlementaires

Le député Engelbert Essomba Bengono a énuméré plusieurs attentes spécifiques en matière de gestion budgétaire et fiscale. Parmi elles, le respect des délais pour le dépôt des lois de finances et le transfert effectif des compétences aux Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD). De plus, l'augmentation des recettes non fiscales apparaît cruciale pour accroître les ressources de l’État, avec des prévisions de 354,8 milliards de FCFA pour 2025, contre 331 milliards attendus en 2024.

La décentralisation reste également un enjeu majeur, comme le montre la demande des parlementaires pour une distribution plus équitable des ressources, en particulier dans les secteurs de l’eau, de l’électricité et des soins de santé. Selon les récents rapports de l’Institut National de la Statistique (INS), ces services essentiels demeurent inégalement accessibles entre les zones rurales et urbaines, une situation que les députés souhaitent voir rectifiée dans le budget à venir.

Ce qu'il faut retenir
  • 📈 Une inflation prévue à 4 % en 2025, mais des prix qui continuent d'augmenter, notamment pour la bière.
  • 🌊 Des catastrophes récentes mettent en lumière le besoin urgent de mécanismes de prévention et de réponse rapide.
  • 🏗️ Les infrastructures comme le Complexe sportif d’Olembé et les routes du Grand Nord au centre des discussions.
  • 💡 Une volonté de renforcer la décentralisation pour mieux répondre aux besoins des collectivités locales.
  • 📊 Des objectifs de recettes non fiscales revus à la hausse avec un cap de 354,8 milliards FCFA pour 2025.

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