Impôt sur le revenu au Cameroun : 10,5 milliards collectés mais un objectif loin d'être atteint

[Fiscalité] La Direction générale des Impôts du Cameroun a collecté 10,5 milliards de Fcfa en dix mois pour l'impôt sur les revenus des personnes physiques (Irpp), mais elle doit encore mobiliser 14,5 milliards avant la date limite du 1er décembre.
Impôt sur le revenu au Cameroun : 10,5 milliards collectés mais un objectif loin d'être atteint

Un effort de collecte qui stagne à 42 % de l’objectif

Au Cameroun, l'impôt sur les revenus des personnes physiques (Irpp) a permis de collecter 10,5 milliards de Fcfa à la fin octobre 2024, soit seulement 42 % de l'objectif des 25 milliards fixé pour cette année. Avec un mois restant avant la date butoir du 1er décembre, la Direction générale des Impôts (DGI) doit encore mobiliser 14,5 milliards de Fcfa. Ce chiffre met en lumière le faible taux de participation des contribuables, notamment ceux exerçant des activités non salariées.

Malgré deux extensions successives de la date limite pour déclarer l'Irpp – initialement prévue au 30 juin puis repoussée au 1er septembre et finalement au 1er décembre 2024 – les chiffres de collecte peinent à décoller. Ce retard s'explique, selon le ministre des Finances Louis Paul Motaze, par des difficultés techniques et le besoin de sensibiliser davantage les contribuables.

Les défis d’un retour de l’Irpp après vingt ans de suspension

L'Irpp, introduit au Cameroun depuis 1973, avait été suspendu pendant près de vingt ans avant d'être réactivé en 2024 en raison de la pression budgétaire croissante. Cette relance vise à renforcer les recettes fiscales, d’autant que les prévisions de revenus pour l’année s'élèvent à 3 998,7 milliards de Fcfa. L'impôt concerne l’ensemble des revenus de type salaires, pensions, rentes viagères, revenus fonciers, financiers, agropastoraux, etc., y compris les revenus provenant de l'étranger.

Le retour de cet impôt suscite cependant des tensions parmi les contribuables, notamment en raison des défis d'accessibilité à la plateforme en ligne de la DGI. Pour pallier ces problèmes, Camtel, le fournisseur d’accès Internet national, a amélioré la bande passante pour faciliter les déclarations. Grâce à ces efforts, la DGI affirme pouvoir traiter jusqu'à 8 000 déclarations par jour sur l’ensemble du territoire.

Sanctions financières pour les retardataires

À l’approche de la date butoir, la DGI intensifie ses efforts pour encourager les déclarations. Le ministre Motaze a d’ailleurs rappelé que les contribuables ne respectant pas l’échéance risquent des sanctions. Parmi elles, la radiation du fichier des contribuables actifs, une mesure qui bloque l’accès à l'attestation de conformité fiscale, un document essentiel pour les transactions administratives au Cameroun.

En cas de retard, les contribuables s’exposent à une amende de 10 % du montant des impôts dus. Par ailleurs, pour faciliter le processus, la DGI a organisé des sessions de sensibilisation auprès des entreprises publiques et privées et intensifié sa communication à travers divers canaux médiatiques. « L’engouement des derniers jours nous pousse à espérer une hausse des déclarations », a affirmé un représentant de la DGI.

Ce qu'il faut retenir
  • 📈 10,5 milliards de Fcfa déjà collectés, mais 58 % de l'objectif reste à atteindre.
  • 📅 La date limite de déclaration est fixée au 1er décembre 2024.
  • ⚠️ Sanctions de 10 % de pénalité pour les retardataires.
  • 🌐 Camtel renforce l’accès internet pour faciliter les déclarations en ligne.
  • 🏛️ Retour de l’Irpp après 20 ans de suspension pour élargir l’assiette fiscale.

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