Le Ministre de l'Administration Territoriale rappe fort : Le REDHAC de Maximilienne Ngo Mbe suspendu

Le Ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a annoncé la suspension de l’association REDHAC pour une durée de trois mois. Cette décision suscite des débats intenses dans les milieux politiques et associatifs camerounais.

Maximilienne Ngo Mbe Redach

Un arrêté qui interdit toute activité

Le 6 décembre 2024, le Ministre Paul Atanga Nji a signé un arrêté interdisant au Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC) d’exercer ses activités au Cameroun. Cette décision est justifiée par des « activités de nature à porter atteinte à l’intégrité du système financier national », selon l’arrêté publié. La suspension inclut toute forme de réunion, publication ou manifestation sur le territoire national.

Le ministre a également instruit les gouverneurs des dix régions du pays de veiller scrupuleusement à l’application de cette mesure. En cas de violation, des poursuites judiciaires sont prévues pour les contrevenants, conformément à la législation en vigueur.

Une réaction mitigée de la société civile

Cette suspension a immédiatement suscité des réactions. Maximilienne Ngo Mbe, Directrice exécutive du REDHAC, bénéficie d’un soutien notable, notamment de l’ancien militant du Social Democratic Front, Parfait Mbvoum. Sur les réseaux sociaux, ce dernier a exprimé son appui en déclarant : 

« Courage à toi Maxi Mbe. J’apprends que le Minat vient de suspendre le REDHAC. »

Cette décision relance également le débat sur la liberté d’association au Cameroun, une question régulièrement soulevée par les organisations de défense des droits humains. Pour certains observateurs, cette mesure pourrait dissuader d’autres associations de s’engager sur des sujets sensibles.

Une décision basée sur des cadres légaux stricts

L’arrêté s’appuie sur plusieurs textes juridiques, notamment la loi n° 90/053 du 19 décembre 1990 relative à la liberté d’association et le règlement n° 01/CEMAC/UMAC/CM du 11 avril 2016 portant prévention et répression du blanchiment de capitaux en Afrique centrale. La correspondance de l’Agence Nationale d’Investigation Financière en juin 2021 semble avoir déclenché des investigations qui ont conduit à cette interdiction.

Selon le Ministère de l’Administration territoriale, cette suspension vise à préserver la stabilité du système financier national tout en rappelant que les associations doivent respecter les cadres légaux en vigueur.

Ce qu’il faut retenir
  • 🔒 Suspension de toutes les activités du REDHAC pour trois mois.
  • ⚖️ Justification : menace à l’intégrité du système financier national.
  • 📜 Fondement juridique : lois camerounaises et régulations CEMAC.
  • 🗨️ Soutien public à Maximilienne Ngo Mbe, Directrice exécutive du REDHAC.
  • 📣 Débat relancé sur la liberté d’association au Cameroun.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires