Présidentielle, grève et affaires judiciaires : le Cameroun sous tension

Le Cameroun entame l'année 2025 dans une atmosphère électrique. Entre l'annonce des candidats pour les présidentielles, une grève générale des enseignants, et des scandales judiciaires, le pays semble au bord de l'ébullition. Retour sur les faits marquants de cette semaine.

Le Pr Jean Bahebeck, candidat de l'UPC pour 2025

À neuf mois des élections présidentielles, l’Union des populations du Cameroun (UPC) a officiellement désigné le Pr Jean Bahebeck comme son candidat. Le médecin chirurgien a été choisi lors d’un Comité directeur inclusif tenu à Bafoussam le 15 janvier. Parmi les 12 prétendants, Jean Bahebeck a recueilli 27 voix sur les 139 présidents de section présents, devançant ses rivaux directs.

Cette élection s’annonce comme un véritable défi pour l’opposition, alors que le président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans, se profile comme le « candidat naturel » du RDPC. D’autres figures, comme Cabral Libii, Maurice Kamto et Joshua Osih, ont également déclaré leurs intentions de briguer la magistrature suprême. La date du scrutin est provisoirement fixée au 18 octobre.

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Grève des enseignants : un système éducatif paralysé

Le Syndicat des Enseignants du Cameroun (SYNECAM) a décrété une grève générale à compter du 16 janvier. Les revendications portent sur le non-respect des engagements gouvernementaux, le retard dans le paiement des arriérés et l’absence d’un statut spécial pour les enseignants. Le préavis déposé depuis le 6 janvier est resté sans réponse, forçant les syndicats à agir.

Les enseignants réclament également la tenue d’un forum national de l’éducation, précédemment promis par le gouvernement. Cette grève, qui s’étend à tous les établissements publics et privés, risque de s’éterniser si les négociations ne reprennent pas.

Laurent Esso : une évacuation sanitaire controversée

Le ministre de la Justice, Laurent Esso, a finalement obtenu l’autorisation présidentielle pour une évacuation sanitaire en Europe après plusieurs mois d’attente. Âgé de 83 ans, sa santé s’est détériorée depuis un malaise survenu lors des célébrations de la fête de l’Unité nationale en mai dernier.

Cette décision intervient dans un contexte tendu, où plusieurs proches du régime dénoncent des retards dans la prise en charge des hauts responsables. Toutefois, l’état de santé de Laurent Esso reste préoccupant, suscitant de nombreuses spéculations sur son avenir politique.

La police de Maroua déjoue une tentative de déstabilisation

À Maroua, chef-lieu de la région de l'Extrême-Nord, la police a effectué une saisie spectaculaire le 14 janvier. Les forces de l'ordre ont découvert un arsenal de guerre dissimulé dans un entrepôt, comprenant des fusils automatiques, des munitions et des explosifs artisanaux. Selon les premières investigations, ce matériel aurait pu servir à alimenter des groupes armés opérant dans la région.

Le commissaire divisionnaire en charge des opérations a souligné que cette découverte est le fruit d’un renseignement précis obtenu grâce à la collaboration des populations locales. Les autorités appellent à la vigilance, particulièrement dans cette zone en proie à des incursions régulières de groupes terroristes.

Déclaration officielle : « Cette opération marque un tournant dans notre lutte contre les réseaux criminels. Nous ne tolérerons aucune tentative de déstabilisation », a affirmé un porte-parole de la police régionale.

Ce qu'il faut retenir

• 🗳️ Le Pr Jean Bahebeck représentera l' UPC à la présidentielle 2025.
• 📚 Les enseignants camerounais entament une grève générale pour défendre leurs droits.
• ✈️ Laurent Esso a été évacué en Europe pour des raisons médicales après une longue attente.
• ⚖️ Me Richard Tamfu est confronté à un procès devant le tribunal militaire.
• 🔍 La police de Maroua a déjoué une tentative de déstabilisation en saisissant un arsenal de guerre.