Un projet ambitieux stoppé net : le cas du Swedd
Le projet Swedd (Projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel), lancé au Cameroun en 2022 avec un financement de 45 milliards FCFA, devait transformer la vie des femmes dans les régions d’Adamaoua, Nord et Extrême-Nord. Pourtant, faute de résultats satisfaisants, la Banque mondiale a annoncé sa clôture effective au 31 décembre 2024.
Selon le rapport de février 2024, le taux de décaissement n'était que de 8,3 %, soit seulement 5,7 millions de dollars utilisés sur 75 millions disponibles. Ce faible décaissement, associé à une gestion jugée inefficace, a conduit à cette décision drastique. En outre, les dépenses prévues, comme l'achat de véhicules ou de matériel pour les écoles de sages-femmes, n'ont pas été réalisées, accentuant la frustration des parties prenantes.
Malgré une période de grâce accordée jusqu’au 30 avril 2025 pour finaliser les paiements éligibles, la responsabilité des dépenses incombera désormais au gouvernement camerounais. Ce projet, qui aurait dû stimuler le développement, illustre les défis structurels de la gestion publique dans le pays.
Modernisation des marchés publics : vers une gestion numérique
Face à ces problèmes, le Cameroun adopte des réformes majeures pour moderniser la gestion publique. Dès janvier 2025, plus de 200 administrations, incluant tous les ministères, les universités d’État et des agences spécialisées, utiliseront exclusivement le Coleps (Cameroon Online E-Procurement System). Cette plateforme numérique vise à dématérialiser les processus de passation des marchés publics, renforçant ainsi la transparence et l’efficacité.
Le Coleps, soutenu par le gouvernement sud-coréen, peine encore à s’imposer. En 2021, sur 7 800 marchés publics programmés, seulement 104 contrats ont été attribués via cette plateforme. Toutefois, l’objectif reste ambitieux : étendre l’utilisation du Coleps à toutes les administrations d’ici 2027, y compris les sous-préfectures et projets publics.
Cette réforme est également une réponse directe aux exigences du FMI, qui encourage la numérisation des processus pour lutter contre la corruption et améliorer le climat des affaires. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large d’optimisation des finances publiques.
Un double enjeu pour le Cameroun
Ces deux actualités, bien que distinctes, reflètent les défis et les opportunités auxquels le Cameroun est confronté. D'un côté, la fin du projet Swedd met en lumière des problèmes structurels, tels que la mauvaise gestion et un manque d'efficacité. De l'autre, la migration numérique des marchés publics marque une avancée significative vers une gestion plus moderne et transparente.
Pourtant, la réussite du Coleps dépendra de la volonté des administrations à adopter pleinement cet outil et à surmonter les résistances au changement. Si ces réformes sont menées à bien, elles pourraient transformer durablement la gouvernance au Cameroun.
- 🚩 La Banque mondiale clôture le projet Swedd au Cameroun pour résultats insatisfaisants.
- 📉 Seulement 8,3 % des 45 milliards FCFA alloués au projet ont été utilisés.
- 💻 Plus de 200 administrations camerounaises passent à la gestion numérique via le Coleps dès 2025.
- 📊 La réforme numérique vise à réduire la corruption et optimiser la gestion publique.
- 🛠 Les défis structurels restent importants pour garantir l’efficacité de ces initiatives.
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