Le Cameroun face à des défis majeurs en 2025 : gestion, éducation, transport et routes

L’année 2025 s’annonce cruciale pour le Cameroun, avec des réformes touchant la gestion publique, l’éducation, le transport aérien et l’entretien des routes. Entre économies budgétaires, enseignants absents, renforcement de la flotte de Camair-Co et manque de financement pour les infrastructures routières, voici un tour d’horizon des enjeux à venir.

Gestion publique : un redressement budgétaire en marche

Le gouvernement camerounais poursuit ses efforts de rationalisation des dépenses. Après l’audit du fichier solde de l’État, lancé en 2018 dans le cadre du comptage physique des personnels de l’État (Coppe), une somme de 14,5 milliards de FCFA a été récupérée. Ce montant, représentant 94 % de l’objectif initial de 15,5 milliards, provient de la suspension de 3 360 agents publics.

Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, s’est félicité de ces résultats, rappelant que depuis 2019, les mesures de contrôle ont généré 30,6 milliards de FCFA d’économies sur la masse salariale. L’État mise désormais sur la plateforme Aigles pour un suivi plus rigoureux.

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Quelques chiffres marquants :

• 15 254 agents suspendus en 2019, dont 12 546 en activité.
• 35 milliards de FCFA d’économies réalisées sur la masse salariale.
• Plus de 5 000 agents ont vu leur solde ajusté après vérification via Aigles.

Éducation : 1 226 enseignants absents, le gouvernement réagit

Le secteur de l’éducation traverse une crise inquiétante. Le ministère des Enseignements secondaires (Minesec) a récemment publié une liste de 1 226 enseignants absents de leurs postes. La ministre Nalova Lyonga leur a donné jusqu’au 10 février 2025 pour justifier leur absence, faute de quoi ils s’exposent à des sanctions disciplinaires.

Les régions les plus touchées :

• Littoral : 456 enseignants absents.
• Extrême-Nord : 196 enseignants absents.
• Centre : 152 enseignants absents.

Ce phénomène n’est pas nouveau : en 2023, près de 5 000 enseignants avaient été signalés disparus, beaucoup ayant quitté le pays pour l’Europe ou l’Amérique du Nord. Pour pallier cette absence, les établissements scolaires ont recours à des vacataires financés par les parents d’élèves, une solution temporaire qui alourdit les charges des familles.

Transport et routes : entre modernisation et déficit d’entretien

Dans le secteur du transport aérien, la compagnie nationale Camair-Co poursuit son expansion. Après avoir loué un Embraer E195-E1 en 2024 auprès de Marathon Airlines, elle intègre cette année un Boeing 737-700, loué à la compagnie tchèque Smartwings. Ce nouvel appareil permettra d’améliorer la desserte des villes camerounaises et des capitales régionales comme Cotonou, Pointe-Noire et Brazzaville.

Les objectifs de Camair-Co :

• Augmenter la capacité de transport pour répondre à la demande croissante.
• Moderniser la flotte afin d’améliorer la compétitivité de la compagnie.

Mais si le transport aérien avance, la situation des routes reste préoccupante. Selon le Fonds routier du Cameroun, seuls 4,5 % du réseau national (soit 5 460 km sur 121 873 km) bénéficieront d’un entretien en 2025. Le budget nécessaire est estimé à 1 097 milliards de FCFA, mais seuls 100 milliards ont été mobilisés, soit moins de 10 % des besoins.

Face à ce déficit, le président Paul Biya a annoncé une réorganisation du Fonds routier pour mobiliser de nouveaux financements et éviter une détérioration plus importante du réseau routier national.

Ce qu’il faut retenir

• 💰 14,5 milliards de FCFA récupérés grâce au contrôle des agents publics.
• 🏫 1 226 enseignants absents risquent des sanctions s’ils ne justifient pas leur absence.
• ✈️ Camair-Co renforce sa flotte avec un Boeing 737-700.
• 🛣️ Seulement 4,5 % des routes seront entretenues faute de budget.
• 📉 Le gouvernement prévoit une réorganisation du Fonds routier pour mobiliser des financements.