Une pratique controversée aux conséquences graves
La dépigmentation volontaire, aussi appelée "skin lightening" ou "whitening", est pratiquée dans le monde entier. L’objectif est d’éclaircir le teint, mais les méthodes employées sont souvent dangereuses. Selon le Dr Antoine Petit, dermatologue à l’Hôpital Saint-Louis de Paris, "tout ce qui permet d’atteindre un degré d’éclaircissement important est dangereux, tant pour la santé cutanée que générale".
Les premiers produits utilisés sont les dermocorticoïdes. Ces crèmes, comme le clobétasol, détournées de leur usage médical, peuvent provoquer des complications majeures : hypertension, diabète, ostéoporose, ou encore atrophie cutanée. En cas d’usage prolongé, les quantités appliquées peuvent atteindre 300 grammes par mois, augmentant considérablement les risques de passage dans la circulation sanguine.
L’hydroquinone et les produits illicites
Autre substance prisée pour la dépigmentation : l’hydroquinone. Ce composé chimique, interdit en Europe depuis 2001, reste présent dans des produits illicites à des concentrations parfois extrêmes, atteignant 20 %. Ces crèmes peuvent provoquer des irritations, de l’eczéma, voire une ochronose, une affection irréversible marquée par l’apparition de taches noires sur la peau.
En plus de ces problèmes cutanés, les chercheurs ont récemment établi un lien entre l’usage prolongé de l’hydroquinone et un risque accru de cancer cutané. Malgré ces alertes, ces produits sont toujours largement disponibles sur les marchés parallèles.
Des pratiques extrêmes et des conséquences dramatiques
Certains utilisateurs ont recours à des substances encore plus dangereuses, comme des produits ménagers (liquide vaisselle, défrisant) ou même des acides. Ces pratiques entraînent souvent des brûlures graves et des infections sévères. Le mercure, encore utilisé dans certains savons ou crèmes, peut également causer des troubles neurologiques majeurs.
Selon le Dr Petit, "l’arrêt de la dépigmentation est complexe pour de nombreuses femmes, qui craignent le retour à leur teint naturel". Cette dépendance comportementale conduit parfois à des cas extrêmes, où des mères dépigmentent même leurs enfants.
Ce qu’il faut retenir- 🌍 La dépigmentation volontaire est une pratique répandue mais dangereuse pour la santé.
- ⚠️ Les dermocorticoïdes, comme le clobétasol, augmentent les risques de diabète et d’hypertension.
- 🚫 L’hydroquinone, interdite en Europe, peut provoquer des taches noires irréversibles.
- 💀 Le mercure et les produits ménagers utilisés causent des troubles graves et des brûlures.
- 🛑 Consulter un dermatologue est essentiel pour éviter ces complications.
0 Commentaires
Commenter cette actualité