Un bras de fer entre le MRC et ELECAM
Ce mardi 21 janvier 2025, le Conseil constitutionnel est appelé à trancher dans une affaire opposant le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) à Elections Cameroon (ELECAM). La plainte du MRC porte sur la prétendue violation de l'article 80 du code électoral, qui exige la publication de la liste électorale nationale au plus tard le 30 décembre de chaque année. Maurice Kamto, leader du MRC, accuse Erik Essousse, directeur général d’ELECAM, d’avoir limité cette publication aux antennes communales, ce qui constitue selon lui un manquement grave.
Le MRC s’appuie sur l’article 3 de la loi du 21 avril 2004, qui confère au Conseil constitutionnel le rôle de surveillant des opérations préélectorales et de garant de la régularité des élections. La question principale est désormais de savoir si Clément Atangana, président de cette institution, agira avec impartialité dans cette affaire délicate.
Indépendance du Conseil constitutionnel en question
L’indépendance du Conseil constitutionnel, présidé par Clément Atangana, est au cœur des débats. Plusieurs observateurs accusent l’institution d’être sous l’influence du président Paul Biya, qui nomme directement trois de ses membres, y compris son président. De nombreux Camerounais, désillusionnés, estiment que les institutions électorales servent davantage les intérêts du pouvoir en place que ceux des citoyens.
La controverse actuelle met également en lumière le rôle ambigu d’ELECAM, dont les responsables sont également désignés par décret présidentiel. Bien que la loi stipule qu’ELECAM doit garantir l’organisation et la transparence des élections, cette dépendance hiérarchique suscite des doutes quant à sa capacité à agir de manière impartiale.
Une audience décisive pour la crédibilité des institutions
Alors que la présidentielle 2025 approche, cette affaire est perçue comme un test de crédibilité pour le Conseil constitutionnel et le système électoral camerounais. Le MRC espère que l’institution prendra une décision obligeant ELECAM à respecter les dispositions légales. Toutefois, le scepticisme demeure. De nombreuses requêtes similaires ont été déclarées « irrecevables » dans le passé, renforçant l'idée d'un manque de transparence et d'équité dans le processus électoral.
En outre, cette affaire rappelle une autre plainte déposée en 2024 par un citoyen camerounais, Abdouraman Hamadou Babba, concernant l’absence de son nom sur les listes provisoires. Ce dernier avait saisi le tribunal de grande instance du Mfoundi, qui s'était déclaré incompétent. Aujourd’hui, le Conseil constitutionnel est à son tour sollicité pour établir un précédent.
Pour restaurer la confiance des électeurs et garantir la sincérité du scrutin à venir, il est crucial que le Conseil se montre impartial. Une décision en faveur du respect strict de la loi électorale pourrait renforcer la légitimité du processus démocratique au Cameroun.
Ce qu'il faut retenir- 🗳️ Le MRC accuse ELECAM de violation de l’article 80 du code électoral.
- ⚖️ Le Conseil constitutionnel doit statuer sur cette affaire ce 21 janvier 2025.
- 🤔 L’indépendance de Clément Atangana et du Conseil est mise en doute.
- 📜 Une décision clé pour la crédibilité des élections présidentielles à venir.
- 🕵️♂️ Le débat reflète les tensions persistantes dans le système électoral camerounais.
0 Commentaires
Commenter cette actualité