Un fléau urbain au cœur de la RDC
Le terme "Kuluna", issu du lingala, désigne des bandes de jeunes armés terrorisant les villes congolaises. Leur mode opératoire repose sur des attaques brutales à l’aide de machettes, couteaux ou pierres, semant la panique à Kinshasa et dans d'autres grandes villes. Selon les autorités, ce phénomène a atteint un niveau alarmant, justifiant des mesures drastiques pour restaurer l’ordre.
Plus de 300 Kuluna ont été arrêtés lors de l’opération "Ndobo", une initiative lancée pour éradiquer ce fléau. Parmi eux, 127 ont été condamnés à mort par le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe, tandis que d'autres écopent de peines allant jusqu'à 20 ans de prison. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, affirme que toutes les procédures ont respecté les lois en vigueur.
Une condamnation à mort controversée
Si cette décision a été applaudie par une partie de la population, elle a également soulevé des critiques. Amnesty International et d'autres organisations de défense des droits de l'homme dénoncent des vices de procédure et des risques d’exécutions imminentes. L'ONG met en avant les conditions inhumaines de la prison d'Angenga, où les détenus condamnés ont été transférés.
D’après Me Peter Ngomo Milambo, avocat au barreau de Kinshasa, ces condamnations visent davantage à effrayer les criminels qu'à aboutir à des exécutions. Il rappelle que la Constitution congolaise garantit un droit d’appel, rendant les exécutions peu probables à court terme.
Des mesures pour enrayer le banditisme
Malgré les critiques, le ministre Mutamba reste ferme. Il affirme que la politique de fermeté a permis une baisse notable du grand banditisme à Kinshasa. Parallèlement, le gouvernement prévoit la construction de nouvelles prisons, dont une à Kinshasa pouvant accueillir jusqu’à 20 000 détenus, pour désengorger les établissements actuels.
Cette répression intervient après la réintroduction de la peine de mort en 2024, suspendue pendant plus de deux décennies. La population congolaise reste divisée entre la nécessité d’agir face à une criminalité galopante et le respect des droits humains.
Ce qu'il faut retenir- 🔪 127 Kuluna condamnés à mort pour lutter contre le banditisme urbain.
- ⚖️ Amnesty International critique des vices de procédure et des conditions carcérales.
- 🚓 Une baisse notable de la criminalité signalée à Kinshasa.
- 🏛️ Nouvelles prisons prévues pour améliorer les conditions de détention.
- ⏳ Les condamnés à mort ont encore droit à plusieurs recours juridiques.
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