Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de Goma, marquant une nouvelle escalade dans le conflit opposant Kinshasa à Kigali. Le président congolais Félix Tshisekedi dénonce une « déclaration de guerre », tandis qu’un sommet d’urgence doit se tenir au Kenya. Retour sur une crise enracinée depuis des décennies.
Le M23 s’empare de Goma : un tournant dans le conflit
Après plusieurs jours de combats en périphérie de Goma, les rebelles du M23 et des forces rwandaises ont franchi les lignes de défense de la ville le 28 janvier 2025. De violents affrontements ont éclaté, provoquant un exode massif de civils vers le Rwanda. L’ONU estime que plus de 400 000 personnes ont déjà fui la région depuis début janvier.
Ce scénario rappelle la prise de Goma en 2012, lorsque le M23 avait brièvement occupé la ville avant d’être repoussé par l’armée congolaise et la MONUSCO. Aujourd’hui, la situation semble plus critique, d’autant que Kinshasa accuse Kigali d’une implication directe dans l’offensive.
Les Forces de défense rwandaises (RDF) ont d’ailleurs confirmé avoir escorté plus de 280 mercenaires roumains qui s’étaient rendus au M23. Ce détail renforce les soupçons d’une guerre hybride impliquant des acteurs étrangers.
Une crise enracinée dans l’histoire du Kivu
Le conflit entre la RD Congo et le Rwanda trouve ses origines dans les conséquences du génocide de 1994. L’arrivée massive de réfugiés hutus, dont certains responsables du génocide, a bouleversé l’équilibre sécuritaire du Nord-Kivu. Kigali considère encore aujourd’hui que ces groupes représentent une menace pour sa sécurité nationale.
Depuis plus de 30 ans, la région est le théâtre d’ingérences mutuelles entre Kinshasa et Kigali, chacune accusant l’autre de soutenir des groupes armés hostiles. L’histoire a vu naître et renaître plusieurs mouvements rebelles, comme le CNDP en 2006 et le M23 en 2012. Ce dernier, vaincu en 2013, a refait surface en 2021 et mène depuis une campagne militaire agressive.
La récente escalade inquiète la communauté internationale. En juillet 2024, un rapport de l’ONU révélait que jusqu’à 4 000 soldats rwandais combattaient aux côtés du M23. Paris a récemment appelé Kigali à « cesser tout soutien au M23 et se retirer du territoire congolais ».
Un sommet d’urgence pour éviter l’embrasement
Face à cette crise, un sommet régional est prévu le mercredi 30 janvier au Kenya, en présence des présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi. Ce dernier a déjà rompu les relations diplomatiques avec Kigali, affirmant que le Rwanda lui avait « déclaré la guerre ».
Le président kényan William Ruto, hôte du sommet, tentera de désamorcer les tensions et de relancer le processus de paix. Mais alors que les combats se poursuivent dans le Nord-Kivu, l’issue de cette réunion demeure incertaine.
Ce qu’il faut retenir- 🔥 Le M23 a pris le contrôle de Goma, provoquant un exode massif.
- ⚠️ Kinshasa accuse le Rwanda d’avoir « déclaré la guerre ».
- 🌍 280 mercenaires roumains se sont rendus au M23 et ont été escortés vers Kigali.
- 📜 La crise actuelle s’inscrit dans un conflit vieux de 30 ans entre Kinshasa et Kigali.
- 🤝 Un sommet d’urgence au Kenya doit tenter d’apaiser la situation.
0 Commentaires
Commenter cette actualité