Guinée : pourquoi la transition politique s'enlise

Malgré les promesses initiales, la Guinée n'a toujours pas amorcé sa transition démocratique. La pression monte entre la communauté internationale et les opposants locaux qui réclament des élections et la fin du régime militaire.
Guinée : Pourquoi La Transition Politique S'enlise

Une transition en suspens malgré les promesses

En 2021, le colonel Mamadi Doumbouya avait promis de restituer le pouvoir aux civils après un coup d’État qui renversa Alpha Condé. Initialement fixée à fin 2024, cette échéance n'a pas été respectée, plongeant le pays dans une crise politique majeure.

Selon les États-Unis, la Guinée a échoué à mettre en place un cadre démocratique clair pour des élections libres. Matthew Miller, porte-parole du département d'État américain, a récemment déclaré : « Nous demandons au gouvernement de transition d’adopter un chronogramme clair et inclusif pour un processus démocratique. »

Cette situation alimente une montée de tensions. Les Forces vives de Guinée (FVG), regroupant société civile et partis d’opposition, ne reconnaissent plus l’autorité du président de la transition depuis le 1er janvier 2025.

Manifestations et répression : la population dans l’impasse

Le 6 janvier, une manifestation organisée par l’opposition à Conakry a paralysé les activités économiques. Bien que l’événement ait été interdit par les autorités, il a illustré le mécontentement croissant face au régime militaire. Selon des observateurs locaux, plus de 60 manifestants auraient été tués depuis le début des protestations.

Les accusations de répression s’accumulent contre la junte. En plus des décès enregistrés, deux responsables de la société civile ont disparu, et plusieurs leaders politiques, comme Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral, ont été emprisonnés. Aliou Bah a récemment été condamné à deux ans de prison ferme pour "offense et diffamation" contre Mamadi Doumbouya.

Guinée : Pourquoi La Transition Politique S'enlise

Une pression internationale accrue sur Mamadi Doumbouya

Face à ce blocage, la communauté internationale renforce ses pressions. Outre les États-Unis, d'autres institutions appellent la Guinée à respecter ses engagements. Ces appels visent à éviter un isolement diplomatique qui pourrait aggraver la crise économique du pays.

En interne, les revendications se multiplient pour un référendum constitutionnel suivi d’élections transparentes. Cependant, la réticence de la junte à céder le pouvoir reste un obstacle majeur. De plus, la Guinée fait face à une pression grandissante pour rétablir la liberté de la presse et stopper les violations des droits humains.

Ce qu'il faut retenir
  • 🇬🇳 La junte militaire a repoussé la transition démocratique initialement prévue pour 2024.
  • ✊ Manifestations réprimées : plus de 60 morts et plusieurs arrestations d'opposants.
  • 🌍 Les États-Unis demandent un chronogramme clair pour des élections transparentes.
  • ⚖️ Aliou Bah, opposant clé, condamné à deux ans de prison pour diffamation.
  • 🔍 La communauté internationale insiste sur un retour à un processus démocratique.

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