Des pertes colossales pour Sosucam : un bilan encore provisoire
La Société sucrière du Cameroun (Sosucam) fait face à une crise sans précédent. Près de 970 hectares de champs de canne à sucre ont été détruits par des incendies déclenchés lors de la grève des coupeurs de canne. Les pertes sont estimées à environ 5 milliards de FCFA, soit 50 000 tonnes de canne à sucre réduites en cendres, selon le directeur général adjoint de l’entreprise, Jean-François Ntsama Etoundi.
Ces violences, survenues dans les périmètres de Mbandjock et Nkoteng, soulignent les tensions sociales au sein de cette industrie stratégique. En réponse, Sosucam a lancé un recrutement massif de 600 ouvriers agricoles pour stabiliser sa production, bien que des pertes supplémentaires soient attendues d'ici la fin de la campagne en mai 2025.
Le cacao camerounais, champion de la rémunération des producteurs
Contrairement aux déboires de Sosucam, le secteur du cacao connaît une embellie remarquable. Le prix du kilogramme de fèves a atteint 5 200 FCFA rendu au port de Douala, un record depuis le début de la campagne cacaoyère 2024-2025. Ce chiffre, rapporté par le Système d’information des filières (SIF), traduit une dynamique positive sur le marché.
La libéralisation du secteur, combinée à des mécanismes publics et privés, place le Cameroun en tête de la rémunération des producteurs de cacao. En comparaison, les producteurs ivoiriens et ghanéens, leaders mondiaux du cacao, perçoivent jusqu'à quatre à cinq fois moins. Cette stratégie conforte le pays dans sa position de pilier du commerce équitable en Afrique.
Défis et perspectives pour l’agro-industrie camerounaise
Malgré les succès dans le cacao, l’agro-industrie camerounaise reste fragile. Les tensions sociales, comme celles observées chez Sosucam, menacent la pérennité de certains secteurs clés. Avec une demande annuelle de 300 000 tonnes de sucre, le pays peine encore à couvrir ses besoins, obligeant l’État à recourir aux importations.
Cependant, les initiatives locales, telles que le renforcement des capacités dans la production cacaoyère et les recrutements pour compenser les départs dans le secteur sucrier, sont des signaux encourageants. Elles démontrent une volonté de surmonter les crises tout en renforçant les fondamentaux économiques.
Ce qu'il faut retenir- 🔥 970 hectares de plantations de Sosucam détruits, pertes estimées à 5 milliards FCFA.
- 💼 600 ouvriers agricoles recrutés pour stabiliser la production sucrière.
- 💰 Le cacao atteint 5 200 FCFA/kg, un record pour la campagne 2024-2025.
- 🌍 Le Cameroun, leader de la rémunération des producteurs de cacao en Afrique.
- 📉 Défis majeurs pour couvrir la demande nationale de sucre (300 000 tonnes/an).
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