Émeutes et tensions sociales : le Cameroun à l’aube d’une nouvelle crise ?

Le Cameroun traverse une période de turbulence marquée par des émeutes et des revendications sociales d’ampleur. Entre crises dans les entreprises, affrontements au marché Mokolo et défiance envers les autorités, le pays semble au bord d’un gouffre.
Émeutes et tensions sociales : le Cameroun à l’aube d’une nouvelle crise ?

Des tensions croissantes dans les entreprises et marchés

Le 4 février 2025, les employés de la Sosucam, principal acteur du secteur sucrier au Cameroun, ont manifesté leur mécontentement. À Mbandjock et Nkoteng, des retards de paiement ont déclenché des affrontements violents avec les forces de l’ordre, causant la mort de deux policiers. Ces événements mettent en lumière une colère sociale alimentée par des pratiques managériales contestées.

Le lendemain, le marché Mokolo à Yaoundé a été le théâtre d’affrontements entre commerçants et policiers lors d’une opération de démantèlement d’installations jugées illégales. Les manifestants ont même brandi des effigies du président Paul Biya, un acte perçu comme un appel à l’aide ou une critique ouverte envers sa gouvernance.

Défiance dans l’Extrême-Nord : le cas du parc national Ma Mbed Mbed

Le 7 février, dans l’arrondissement de Guidiguis, une manifestation contre le parc national de Ma Mbed Mbed a viré à l’insurrection. Les habitants, armés de gourdins et de flèches, ont encerclé des autorités administratives, obligeant l’intervention du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Cette contestation illustre une profonde opposition des populations locales, qui redoutent les conflits homme-éléphant et la perte de leurs terres.

Depuis 2020, date de création du parc, les revendications se multiplient. Les manifestants, majoritairement jeunes, dénoncent également leur exclusion de la fonction publique et l’absence d’opportunités économiques. Cette situation reflète un mécontentement plus large vis-à-vis de la gouvernance.

Une crise sociale aux multiples facettes

Outre les manifestations locales, des tensions se développent également dans d’autres secteurs. Le collectif des Docteurs/Ph.D chômeurs a récemment dénoncé des injustices dans le processus de recrutement universitaire, accusant les autorités de favoritisme. Face à cette situation, une marche pacifique a été prévue, témoignant d’une frustration généralisée parmi les élites académiques sans emploi.

Par ailleurs, dans le Nord-Ouest, les forces de défense ont neutralisé des séparatistes ambazoniens. Ces actions militaires, bien que nécessaires pour maintenir l’ordre, ajoutent à un climat déjà lourd de tensions sociales et politiques.

Ce qu'il faut retenir
  • 💥 Les émeutes à la Sosucam ont entraîné des pertes humaines et révélé des lacunes managériales.
  • 🛑 Le marché Mokolo à Yaoundé a été marqué par des affrontements entre commerçants et forces de l’ordre.
  • 🌿 La contestation contre le parc national de Ma Mbed Mbed met en lumière des tensions foncières et environnementales.
  • 📚 Les docteurs chômeurs dénoncent des injustices dans le recrutement universitaire.
  • 🚨 Les opérations militaires dans le Nord-Ouest visent à contenir les séparatistes, ajoutant à un climat tendu.

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