Cameroun : Réformes fiscales, gestion de l’eau et audits publics, découvrez tout ce qui est en jeu

La gestion publique au Cameroun est au cœur de nombreux débats actuellement. Du secteur de l'eau à la révision des exonérations fiscales, plusieurs initiatives et réformes cherchent à renforcer l'efficacité économique et la transparence dans le pays.
Cameroun : Réformes fiscales, gestion de l’eau et audits publics, découvrez tout ce qui est en jeu

La quête de Camwater pour réduire les pertes d’eau à Yaoundé et Douala

Camwater, l’organisme public chargé de la production et de la distribution d'eau potable, a récemment lancé un appel d’offres pour un projet stratégique. Il s’agit d’engager un cabinet pour le géoréférencement du réseau de distribution d’eau dans les villes de Yaoundé et Douala. Ce projet est crucial pour améliorer la gestion de l’eau et réduire les pertes, qui, selon les récentes données, se chiffrent à environ 46 % sur les quatre dernières années.

Le directeur général de Camwater a souligné que la méconnaissance du réseau de distribution était en grande partie responsable de ces pertes. Cette situation complique non seulement la maintenance des installations mais aussi la lutte contre la fraude. Il est donc impératif de procéder à une numérisation complète du réseau afin de mieux maîtriser sa gestion.

Un incident majeur, survenu à Yaoundé le 27 janvier 2025, a mis en lumière la fragilité du réseau. La rupture d’une canalisation a causé des dégâts matériels considérables, obligeant les équipes à travailler plusieurs jours pour effectuer les réparations. De plus, un recensement effectué le 31 janvier à Douala a révélé 42 fuites, dont 21 ont nécessité une intervention immédiate.

Cette initiative s'inscrit dans un cadre plus large, puisqu'elle fait suite à une étude-diagnostic réalisée par le cabinet Moore Stephen and Senort en 2023, qui avait recommandé cette action pour améliorer le rendement du réseau de distribution.

Amélioration des statistiques nationales : Un prêt de 63 milliards de FCFA

Le ministère de l’Économie et l’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun ont récemment signé un accord de financement avec la Banque mondiale d’un montant de 63,5 milliards de FCFA. Ce prêt vise à moderniser le Système national d’information statistique (SNIS) du pays, dans le cadre du projet Phasaoc, qui s’étend de 2021 à 2030. L’objectif est d’harmoniser les statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre pour améliorer la prise de décisions politiques.

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Ce projet permettra de renforcer les capacités statistiques du Cameroun, en accord avec les normes internationales, et d’améliorer les données critiques pour le suivi des programmes de développement. Un exemple de l'importance de ces données est l’Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam 5), qui a révélé qu'environ 10 millions de Camerounais vivent sous le seuil de pauvreté.

Le financement de la Banque mondiale, d'un montant total de plus de 600 milliards de FCFA pour la zone CEMAC, se concentre sur la mise à niveau des infrastructures statistiques et la production de données essentielles pour évaluer les politiques de lutte contre la pauvreté et les inégalités.


Réforme des exonérations fiscales : Le FMI demande des ajustements

Le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé ses préoccupations concernant la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé au Cameroun. Selon un communiqué du FMI publié le 30 janvier 2025, cette loi, qui permet des exonérations fiscales et douanières pouvant durer jusqu’à 10 ans, ne donne pas les résultats escomptés. Le FMI demande une révision de cette loi pour rationaliser les avantages fiscaux accordés aux investisseurs.

Le principal problème soulevé par le FMI réside dans l’efficacité de ces exonérations, qui coûtent à l’État une part importante de ses recettes fiscales. En 2023, les exonérations fiscales et douanières accordées ont totalisé 113,5 milliards de FCFA, représentant 25,2 % des dépenses fiscales du gouvernement et 3,1 % de ses recettes totales. Cependant, les résultats économiques de ces incitations sont jugés insuffisants, avec un faible rendement par rapport aux 198 milliards de FCFA d’incitations accordées.

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Le président du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), Célestin Tawamba, a également critiqué ces exonérations, arguant qu’elles bénéficient souvent à des entreprises qui n'investissent pas réellement ou qui prolongeaient indûment les phases d'exonération. Il appelle donc à une révision de la loi pour garantir une plus grande efficacité et équité dans l’attribution de ces avantages.

Ce qu'il faut retenir

  • 💧 Camwater cherche à géoréférencer le réseau d'eau à Yaoundé et Douala pour réduire les pertes d’eau.
  • 📊 Le Cameroun reçoit un prêt de 63 milliards FCFA pour améliorer son système statistique national.
  • 📉 Le FMI demande une révision de la loi sur les exonérations fiscales pour mieux optimiser les investissements privés.

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