Maurice Kamto accusé de dictature médiatique avant même d'accéder au pouvoir

Face à des accusations de tribalisme portées par le MRC, plusieurs responsables de médias camerounais réagissent vivement. Retour sur une polémique qui enflamme les réseaux sociaux.
Maurice Kamto vs Dinaly LTM

Une liste polémique publiée par le MRC

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dirigé par Maurice Kamto, a récemment déclenché une vive controverse en publiant une liste de médias qu'il accuse de promouvoir le tribalisme. Parmi eux figurent des chaînes publiques comme la CRTV, mais également des médias privés tels que LTM et Vision4. Selon le communiqué signé le 11 février 2025, ces médias mèneraient une campagne de division et de haine contre le MRC et ses partisans, en ciblant notamment des communautés ethniques précises.

Cette accusation a provoqué des réactions immédiates, notamment de la part de Dinaly, promotrice de la chaîne LTM. Elle a exigé le retrait de sa chaîne de cette liste, affirmant qu’elle n’a jamais participé à une quelconque diffusion de discours tribalistes. « Je ne suis et ne serai jamais tribaliste », a-t-elle martelé, rappelant que la majorité des personnes qui l’ont soutenue viennent de diverses régions du Cameroun.


La défense des médias visés

Outre LTM, d’autres médias accusés par le MRC ont réagi avec fermeté. Raoul Christophe Bia, journaliste à Média Afrique News, a critiqué le MRC pour ses accusations qu’il juge infondées. « Chaque média a une ligne éditoriale. Si vous ne comprenez pas cela, vous ne pouvez pas parler de liberté de presse », a-t-il déclaré dans une vidéo devenue virale. Selon lui, le MRC semble vouloir imposer une forme de contrôle médiatique, ce qui rappelle, selon ses termes, une « dictature avant même l’accession au pouvoir ».

Dans le même sens, Ernest Obama, directeur de Bnews1, a défié Maurice Kamto de fournir des preuves pour étayer ses accusations. Il a également remis en question la légitimité de Kamto à se présenter comme leader politique crédible face à de telles polémiques.

Maurice Kamto vs Raoul Christophe Bia

Un débat qui soulève des questions sur la liberté d'expression

La controverse ne se limite pas aux médias cités. Elle interroge également sur l’état de la liberté d’expression au Cameroun. En accusant certains médias de « stigmatisation » et « incitation à la haine tribale », le MRC attire l’attention sur des tensions sociales déjà exacerbées. Cependant, pour ses détracteurs, le parti pourrait lui-même être en train de restreindre les libertés qu’il prétend défendre.

Pour Dinaly, les accusations du MRC ne sont pas seulement infondées, elles mettent aussi en danger l’intégrité de son entreprise. Elle affirme que sa chaîne fonctionne sans aucun soutien financier de l’État et que LTM a survécu à des défis grâce au soutien de ses téléspectateurs. « LTM est un insubmersible qui continuera à résister grâce à la résilience et par la grâce de Dieu », a-t-elle déclaré.

Les prochains jours pourraient être décisifs. Tandis que le MRC reste silencieux sur les réactions de Dinaly et d'autres figures médiatiques, la tension entre les deux camps ne cesse de croître.

Ce qu'il faut retenir
  • 📌 Le MRC accuse plusieurs médias camerounais, dont LTM et Vision4, de promouvoir le tribalisme.
  • 📌 Dinaly, promotrice de LTM, rejette fermement ces accusations et exige un démenti public.
  • 📌 Raoul Christophe Bia et d'autres journalistes dénoncent une atteinte à la liberté de la presse.
  • 📌 Le débat met en lumière des tensions persistantes sur la liberté d'expression au Cameroun.
  • 📌 La polémique pourrait influencer le climat politique à l'approche des élections de 2025.

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