Des déclarations qui divisent
Invité de l’émission « Libre Expression » sur Info TV, Abel Elimbi Lobé, leader du mouvement Kawtal, a déclenché un tollé en déclarant qu’Ernest Ouandié était un « grand bandit » et non un politicien. Selon lui, le Cameroun était déjà indépendant lorsque Ouandié a été arrêté. Cette affirmation a immédiatement enflammé les réseaux sociaux et suscité une vague d'indignation.
David Eboutou, universitaire et analyste politique, a réagi avec véhémence sur Facebook : « Elimbi Lobé a fusillé une seconde fois Ernest Ouandié. » Il rappelle que ce nationaliste reconnu avait été réhabilité en 1991 aux côtés de figures comme Ruben Um Nyobé et Félix Moumié, par une loi qui visait à effacer tout préjugé négatif autour de ces martyrs.
Samuel Eto’o et Kareyce Fotso montent au créneau
L’onde de choc provoquée par ces propos a poussé des figures publiques à réagir. Samuel Eto’o, président de la Fecafoot et icône du football camerounais, a plaidé pour la mémoire des héros nationaux. Sur Facebook, il a écrit : « Célébrons les héros d’ici. Nous ne devons jamais oublier ce que nous leur devons. » Son message insiste sur l’importance de commémorer des figures comme Ernest Ouandié, exécuté en 1971 pour son combat pour l’indépendance.
Dans la même veine, l’artiste Kareyce Fotso a publié un texte poignant sur les réseaux sociaux. Elle y affirme que des figures comme Ouandié ou Um Nyobé n’ont pas mené une quête de pouvoir personnel, mais un combat pour la souveraineté du peuple camerounais. « Leur sacrifice demeure le fondement même de notre indépendance », déclare-t-elle. Elle dénonce également les tentatives de falsification de l’histoire par certains acteurs politiques.
Une réhabilitation qui fait débat
Les propos d’Abel Elimbi Lobé relancent le débat sur la perception des figures de l’indépendance. Bien que Ernest Ouandié ait été condamné et exécuté en 1971, son engagement contre le néo-colonialisme est salué par de nombreux Camerounais. En 1991, le gouvernement camerounais avait signé une loi visant à réhabiliter des figures comme Ouandié, Um Nyobé et Félix Moumié, une décision qui avait suscité des controverses.
David Eboutou souligne que la réhabilitation de Ouandié était une reconnaissance officielle de son rôle dans la lutte pour une véritable indépendance. Il ajoute : « Elimbi Lobé devrait faire amende honorable. » Pour Eboutou, les propos du leader du Kawtal révèlent une méconnaissance de l’histoire et pourraient être perçus comme une insulte à la mémoire collective.
Ce qu’il faut retenir- 🔥 Abel Elimbi Lobé a qualifié Ernest Ouandié de « bandit », provoquant une vive polémique.
- 🗣️ Figures publiques comme Samuel Eto’o et Kareyce Fotso appellent à protéger la mémoire des héros nationaux.
- 📜 En 1991, une loi avait officiellement réhabilité Ouandié et d’autres figures de l’indépendance.
- 🤔 Le débat relance des questions sur la perception des héros de l’histoire camerounaise.
- 📚 Le devoir de mémoire reste un enjeu crucial pour les générations futures.
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