Une visite marquée par des enjeux politiques
Le ministre d’État et secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, était en déplacement à Douala du 14 au 16 mars 2025. Officiellement, il représentait le président Paul Biya lors de l'inauguration du Centre de production des titres identitaires. Cependant, sa visite s'est clôturée par une rencontre avec l’archevêque de Douala, Mgr Samuel Kleda, provoquant de nombreuses interrogations. Ce dernier, connu pour ses critiques envers le pouvoir en place, avait récemment affirmé qu’il était temps pour Paul Biya de passer le flambeau après 42 ans de présidence.
Cette rencontre, tenue à la cathédrale Saint-Pierre-et-Paul, a pris une dimension particulière dans un contexte de pré-campagne électorale pour la présidentielle prévue en octobre 2025. Bien que le contenu des discussions entre les deux hommes n’ait pas été dévoilé, leur échange a nourri les débats publics et les analyses politiques.
Réactions contrastées et tensions communautaires
La visite de courtoisie de Ferdinand Ngoh Ngoh a provoqué des réactions diverses, notamment au sein des communautés religieuses. L'abbé Etienne Bakaba, prêtre de l'archidiocèse de Douala, a émis des réserves sur cette rencontre en s’interrogeant sur les motivations profondes de Mgr Kleda. Dans un commentaire sur les réseaux sociaux, il a évoqué une analogie biblique, comparant cette rencontre à celle entre Jésus et Nicodème.
De son côté, le politologue Moussa Njoya a vivement critiqué les imams de la région du Wouri. Selon lui, le fait que ce soit le représentant de l’État qui rende visite à Mgr Kleda et non l’inverse démontre une leçon de respect et de dignité à méditer. Il a souligné : « Quand tu veux qu’on te respecte, il faut te respecter d’abord toi-même. »
Un contexte socio-économique tendu
Cette polémique survient alors que le Cameroun traverse une période de crise économique et sociale. L’insalubrité urbaine, particulièrement visible dans des villes comme Yaoundé, a récemment fait l'objet de critiques du président du parti APAR, Célestin Djamen. Ce dernier a dénoncé la dette colossale de l’État envers Hysacam, l’entreprise en charge de la gestion des déchets, estimée à près de 14 millions d’euros (environ 7 à 9 milliards de FCFA).
Pour Célestin Djamen, cette situation reflète un manque de volontarisme politique et d’efficacité de la part du Premier ministre Joseph Dion Ngute. Il a déclaré lors d’une intervention télévisée que « l’État est irresponsable » face aux défis actuels.
Ce qu’il faut retenir- 🕊️ La rencontre entre Ngoh Ngoh et Mgr Kleda intervient dans un contexte électoral sensible.
- 📌 L'abbé Bakaba et Moussa Njoya ont critiqué la portée symbolique et les implications communautaires de cet échange.
- 💸 L’État doit une somme estimée à 7 à 9 milliards de FCFA à Hysacam, selon Célestin Djamen.
- 🌍 La polémique met en lumière les défis socio-économiques et politiques auxquels le Cameroun est confronté.
- ⏳ La présidentielle d’octobre 2025 s’annonce déjà sous haute tension.
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