Rien ne va plus à la Fédération camerounaise de football. En quelques jours, plusieurs collaborateurs clés de Samuel Eto’o ont claqué la porte, plongeant la FECAFOOT dans une instabilité sans précédent.
Une hémorragie au sommet de la FECAFOOT
Depuis quelques jours, la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) est secouée par une série de démissions en cascade qui touchent le cercle rapproché de son président, Samuel Eto’o. Le plus récent départ est celui de Camille Loe, directeur de cabinet du président, qui a officialisé son retrait le 10 avril 2025 après plus de trois années de collaboration. Ce départ s'ajoute à celui de Benoit Angwa, secrétaire général adjoint, qui a quitté ses fonctions trois jours plus tôt, le 7 avril. Ces deux désistements en seulement trois jours mettent en lumière une crise de gouvernance aiguë au sein de l’institution.
Mais cette situation n’est pas un cas isolé. Le média CFOOT rapporte qu’en trois ans de mandat, Samuel Eto’o a vu partir trois secrétaires généraux, deux directeurs marketing, un directeur du développement du football (porté disparu), un porte-parole, un secrétaire général adjoint et plusieurs membres du comité exécutif. Ce tableau d’absences traduit une instabilité chronique au sommet d’une structure censée incarner la rigueur et le renouveau du football camerounais.
Un climat tendu et une gouvernance rigide
Ces départs en série sont loin d’être anecdotiques. Ils sont révélateurs d’un malaise profond au sein de la FECAFOOT. À son arrivée à la tête de la Fédération, Samuel Eto’o avait promis une nouvelle ère : « Rien ne sera plus comme avant », affirmait-il. L’ancien international camerounais avait en effet instauré un climat de discipline stricte : les employés qui arrivaient en retard étaient purement et simplement refoulés, et la gestion financière des clubs est devenue plus rigoureuse. Des « robinets fermés », comme le disent certains cadres en interne, où les avantages autrefois accordés disparaissent progressivement.
Pour de nombreux observateurs, cette gouvernance autoritaire a engendré des frustrations. En supprimant certains privilèges, Samuel Eto’o s’est attiré la défiance de plusieurs collaborateurs qui, ne se retrouvant plus dans la nouvelle dynamique, ont préféré quitter le navire. Des présidents de clubs se sont également désolidarisés de l’institution, renforçant l’idée d’un isolement croissant du président dans sa gestion quotidienne.
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La FECAFOOT se retrouve ainsi dans une position délicate. Alors que l’ambition affichée par Eto’o était de redonner au football camerounais ses lettres de noblesse, l’environnement actuel semble contredire ce projet. La crise de confiance est palpable et met en péril les réformes engagées depuis trois ans.
Quel avenir pour la FECAFOOT sous pression ?
Face à cette tempête interne, le président Eto’o se retrouve dos au mur. L’opinion publique s’interroge sur la viabilité de son projet et sur sa capacité à maintenir le cap dans un contexte aussi délétère. Alors que les supporters et les partenaires sont dans l’expectative, les enjeux sont immenses : sans stabilité interne, difficile d’envisager une relance crédible du football camerounais.
Pour éviter un effondrement total, plusieurs pistes sont envisagées : un remaniement de l’organigramme, une communication apaisée ou encore un appel à l’union sacrée autour de l’objectif commun de redorer le blason du football national. Mais le temps joue contre l’actuel président, et chaque jour sans solution creuse davantage le fossé entre la base et le sommet.
Il est désormais urgent de restaurer la confiance entre les dirigeants, les acteurs du football et les amateurs. Car la FECAFOOT, en tant qu’organe moteur du sport roi au Cameroun, ne peut continuer à vaciller sous les secousses internes. Le pays, riche de ses talents et de sa passion pour le ballon rond, mérite une gouvernance à la hauteur de ses ambitions.
Ce qu'il faut retenir- ⚠️ Camille Loe, directeur de cabinet d’Eto’o, a démissionné le 10 avril 2025.
- 📉 Une série de démissions touche les plus proches collaborateurs de Samuel Eto’o à la FECAFOOT.
- ⏳ En trois ans, la Fédération a perdu plusieurs cadres : SG, directeurs marketing, porte-parole, etc.
- 🛑 Une gouvernance jugée autoritaire et la suppression d’avantages expliqueraient ces départs.
- ⚽ Le futur du football camerounais dépend de la capacité d’Eto’o à apaiser les tensions rapidement.
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