
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- La raffinerie Dangote a retiré sa plainte de 100 milliards de Naira contre la NNPC et plusieurs importateurs de carburant.
- Cette action en justice contestait l’octroi de licences d’importation par le régulateur nigérian, arguant d’une capacité de production locale suffisante.
- Aucune raison officielle n’a été donnée pour ce retrait inattendu, laissant planer le doute sur les prochaines étapes du secteur pétrolier.
Un coup de théâtre inattendu vient de secouer le secteur pétrolier nigérian et africain. La Raffinerie Dangote a retiré sa plainte monumentale de 100 milliards de Naira contre la Nigerian National Petroleum Company (NNPC) Limited et plusieurs importateurs de carburant. Cette décision marque un tournant majeur.
Le retrait inattendu de la plainte
La raffinerie Dangote, la plus grande d’Afrique, a officiellement retiré sa plainte déposée contre le régulateur pétrolier nigérian et plusieurs entreprises d’importation de carburant. Parmi les défendeurs figuraient la NNPC Ltd et cinq autres sociétés : AYM Shafa Ltd, A.A. Rano Ltd, T. Time Petroleum Ltd, 2015 Petroleum Ltd, et Matrix Petroleum Services Ltd. Cette plainte réclamait des dommages-intérêts colossaux de 100 milliards de Naira, soit environ 66 millions de dollars, pour des licences d’importation jugées illégales. L’avocat de la compagnie, Ogwu Onoja, a déposé un avis de désistement, sans fournir aucune explication sur ce revirement surprenant. L’affaire est une surprise totale pour les observateurs du marché pétrolier.
« Prenez note que le plaignant met fin à cette action en justice contre les défendeurs avec effet immédiat. »
Le cœur du litige : licences d’importation et production locale
Au cœur de cette bataille juridique se trouvait la contestation par Dangote Refinery de l’octroi continu de licences d’importation de carburant par la Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA). La raffinerie soutenait que le NMDPRA enfreignait la loi en permettant l’importation de produits tels que le gazole (diesel) et le Jet A1 (carburant d’aviation) alors que sa capacité de raffinage locale était désormais opérationnelle. Selon Dangote, les importations ne sont légalement autorisées que pour couvrir les déficits de production, un seuil qui, à ses yeux, n’était plus pertinent. La NNPC Ltd et les autres distributeurs de carburant avaient vivement contesté cette plainte, arguant que son acceptation serait préjudiciable au secteur pétrolier nigérian, notamment à la chaîne d’approvisionnement. La Haute Cour Fédérale d’Abuja avait pourtant initialement permis à la plainte de Dangote de suivre son cours en mars, rejetant les demandes de rejet des défendeurs.
L’argument principal de Dangote était que les importations de carburant devraient cesser une fois la capacité de raffinage locale suffisante. Cette logique était la pierre angulaire de leur position juridique.
Quelles perspectives pour le secteur pétrolier nigérian ?
Le retrait de la plainte de la Raffinerie Dangote soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir des importations de carburant au Nigéria. Alors que le tribunal doit encore se réunir le 29 septembre pour statuer sur les actions ultérieures, y compris la possibilité pour les défendeurs de réclamer des frais de justice, l’absence de motif officiel pour ce désistement alimente les spéculations. Certains analystes suggèrent que des négociations en coulisses ont pu avoir lieu, conduisant à un accord à l’amiable. Cette situation laisse le champ libre aux importateurs de carburant qui pourront continuer leurs activités sans l’ombre de cette menace juridique. Pour le Cameroun et d’autres pays de la sous-région qui dépendent en partie des dynamiques du marché nigérian, cette évolution pourrait avoir des répercussions sur la stabilité des prix et l’approvisionnement.
