
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- L’Afrique explore les petits réacteurs nucléaires, mais avec des avancées inégales selon les pays.
- Des financements massifs soutiennent encore le charbon, malgré les engagements climatiques.
- Le Nigeria et l’Éthiopie annoncent des projets énergétiques majeurs, mais des défis subsistent.
Le secteur énergétique africain est en pleine mutation cette semaine. Entre les avancées sur les petits réacteurs nucléaires, les investissements dans le pétrole et les tensions autour des barrages hydroélectriques, les enjeux sont nombreux. Tour d’horizon des principales actualités.
Les petits réacteurs nucléaires, une solution en ordre dispersé
L’Afrique explore les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) pour résoudre la problématique de l’accès à l’électricité. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 600 millions d’Africains en sont encore privés. Cependant, les progrès varient d’un pays à l’autre. Le Ghana et le Rwanda avancent grâce à des cadres réglementaires solides et des partenariats structurés. En revanche, l’Égypte et le Nigeria restent focalisés sur des projets conventionnels ou attendent des financements.
La Commission économique pour l’Afrique (CEA) appelle à un cadre harmonisé pour favoriser une adoption plus rapide. D’ici 2025, l’Afrique pourrait être absente des marchés clés des SMR, selon Wood Mackenzie. Cette technologie pourrait pourtant offrir une solution durable pour les régions isolées.
Le charbon toujours soutenu malgré les engagements climatiques
Trois ans après la COP26 à Glasgow, les banques continuent de financer l’industrie du charbon. Entre 2022 et 2024, elles ont prêté 385 milliards USD à ce secteur, selon l’ONG Urgewald. La Chine, les États-Unis, le Japon, l’Europe et le Canada sont les principaux soutiens, ce qui freine la transition énergétique. En Afrique, cette situation favorise des projets charbonniers, notamment en Zambie et au Zimbabwe, souvent financés par la Chine. L’Afrique du Sud, quant à elle, réactive d’anciennes centrales, consolidant ainsi sa dépendance aux énergies fossiles.
« Sans réorientation des flux financiers, les économies vulnérables resteront piégées dans des modèles énergétiques non durables. » – Urgewald.
Projets énergétiques majeurs au Nigeria et en Éthiopie
Au Nigeria, la société Backbone Infrastructure Nigeria Limited (BINL) prévoit une raffinerie de 500 000 barils par jour dans l’État d’Ondo, pour 15 milliards USD. Ce projet, en partenariat avec l’agence publique ONDIPA, deviendrait la deuxième plus grande raffinerie du pays après celle du groupe Dangote. La première phase vise 100 000 barils par jour sur 48 mois, avec une ambition d’exportation. Cependant, son succès dépendra du financement et de la stabilité réglementaire.
En Éthiopie, le Grand barrage de la Renaissance (GERD), d’une capacité de 5000 MW, a été achevé après treize ans de travaux. Ce projet, d’un coût de 4 milliards USD, vise l’indépendance énergétique dans un pays où seulement 55 % de la population a accès à l’électricité. Toutefois, il alimente des tensions avec l’Égypte et le Soudan, qui craignent des impacts sur leur accès au Nil. L’ONU et l’Union africaine plaident pour une gestion coordonnée.
« Le barrage pourrait transformer la dynamique énergétique régionale, mais nécessite une coopération accrue pour éviter des conflits. » – Union africaine.
