
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Les élections présidentielles d’octobre mettent en jeu le pouvoir démocratique des citoyens camerounais.
- Le vote est un acte fondamental, mais il doit être suivi d’un engagement citoyen pour exiger des comptes.
- L’éducation civique et la participation active sont essentielles pour une démocratie véritable.
À l’approche des élections présidentielles d’octobre, le Cameroun se prépare à un moment crucial pour son avenir. Le vote, bien plus qu’un simple devoir citoyen, est une opportunité pour chaque Camerounais de façonner le destin de la nation. Mais au-delà de ce geste, c’est tout un contrat démocratique qui doit être compris, suivi et défendu.
Le vote, un acte de souveraineté
Le bulletin de vote est souvent perçu comme un simple bout de papier. Pourtant, selon un enseignant camerounais : « Le bulletin, c’est une école, une route, un emploi, une promesse de santé, de liberté et de dignité. » En octobre, chaque citoyen sera appelé à confier une parcelle de son pouvoir à un dirigeant. Ce choix engage bien plus qu’un individu : il façonne l’avenir collectif. En démocratie, le peuple est souverain. Le président n’est qu’un gestionnaire temporaire, mandaté pour servir la volonté générale.
Cependant, cette souveraineté est souvent mise à mal. La peur, l’intimidation ou le découragement poussent certains à se désintéresser du processus. Or, le vote n’est pas une fin en soi. C’est le début d’une mission de contrôle citoyen. Suivre son vote, c’est exiger des comptes, refuser les abus et rappeler que les promesses électorales ne sont pas des faveurs, mais des droits.
Le bulletin de vote n’est pas qu’un bout de papier. C’est une école, une route, un emploi, une promesse de santé, de liberté et de dignité.
Un déficit d’éducation civique
Dans de nombreux villages, les citoyens pensent que les affaires du gouvernement ne les concernent pas. Cette vision héritée de l’époque coloniale persiste. Le vote devient alors un échange de bons procédés : une chaise offerte en échange d’un tee-shirt ou d’une boîte de sardines. Ce détournement du sens civique appauvrit la nation sur le plan politique. Les débats télévisés, souvent inaccessibles au commun des mortels, n’aident pas. Les intellectuels débattent entre eux, mais n’éduquent pas le citoyen lambda.
Résultat : le peuple reste dans l’ombre, privé des outils nécessaires pour comprendre, critiquer ou revendiquer. Pendant ce temps, des dirigeants multimillionnaires demandent de nouveaux mandats dans des pays appauvris. La politique, qui devrait être un service, devient un métier lucratif. Comme le disait Laurent Gbagbo : « Si quelqu’un fait de la politique et devient riche, c’est un voleur. » Cet argent, c’est celui du contribuable, c’est-à-dire de nous tous.
Vers une démocratie véritable
Pour que les élections d’octobre marquent un tournant, il ne suffit pas que le vote ait lieu. Il doit être libre, transparent et suivi. Le peuple doit être conscient, formé et outillé. Il n’y a pas de « super-citoyen » au Cameroun : chacun doit prendre sa place dans la démocratie. L’éducation civique est essentielle pour que chaque Camerounais mesure l’importance de son vote.
Le Cameroun mérite mieux qu’un simulacre de démocratie. Il mérite des citoyens debout, exigeants, et un vote qui donne sens à l’avenir. La politique est l’affaire de tous, et l’heure est venue de le rappeler haut et fort.
