
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le Mali et Barrick sont en conflit depuis 2023 autour de la mine d’or de Loulo-Gounkoto, l’une des plus grandes d’Afrique.
- Les tensions sont nées d’un audit fiscal et d’un nouveau Code minier exigeant une plus grande part des bénéfices pour l’État malien.
- La mine est actuellement sous administration provisoire malienne, mais son avenir reste incertain.
Le bras de fer entre le Mali et la société canadienne Barrick autour de la mine d’or de Loulo-Gounkoto s’intensifie. En jeu : le contrôle d’un des plus grands gisements aurifères d’Afrique, dont l’avenir est aujourd’hui menacé par des désaccords fiscaux et juridiques.
Un conflit né d’un audit fiscal et d’un nouveau Code minier
Tout commence en mars 2023. Le président malien Assimi Goïta reçoit un rapport d’audit du secteur minier, réalisé par les cabinets Iventus et Mazars. Les conclusions sont accablantes : les compagnies minières, dont Barrick, n’auraient pas respecté les lois minières en vigueur, entraînant un manque à gagner pour l’État estimé entre 300 et 600 milliards de FCFA.
En août 2023, le Mali adopte un nouveau Code minier. Ce dernier permet à l’État de détenir jusqu’à 35 % des parts dans un projet minier, contre 20 % auparavant. Barrick, qui possède 80 % de Loulo-Gounkoto, refuse cette répartition. Les tensions montent rapidement.
« Les compagnies minières doivent respecter les lois maliennes. Nous ne tolérerons plus les abus », a déclaré le ministre des Mines, Amadou Keita.
Des négociations infructueuses et une escalade des tensions
En mai 2024, des discussions s’engagent entre Barrick et le gouvernement malien. Mais les pourparlers échouent. En septembre 2024, Barrick annonce un accord pour régler les litiges, mais le Mali accuse la société de ne pas respecter ses engagements.
La situation dégénère en novembre 2024 avec l’arrestation de quatre employés de Barrick. En décembre, la société porte le litige devant le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements).
« Nous avons agi de bonne foi, mais les autorités maliennes ne respectent pas leurs engagements », dénonce Mark Bristow, directeur général de Barrick.
Loulo-Gounkoto sous administration provisoire : un avenir incertain
En janvier 2025, Barrick suspend ses opérations à Loulo-Gounkoto après la saisie de trois tonnes d’or par les autorités maliennes. En juin 2025, le tribunal de Bamako place la mine sous administration provisoire, dirigée par l’ancien ministre Soumana Makadji.
Aujourd’hui, le Mali envisage de relancer partiellement la production, mais les défis restent nombreux. Barrick, de son côté, poursuit sa procédure d’arbitrage. Le permis d’exploitation de Loulo, l’un des deux gisements du complexe, expire en février 2026, ajoutant une pression supplémentaire.
L’avenir de Loulo-Gounkoto, l’une des plus grandes mines d’or d’Afrique, demeure donc incertain. Les mois à venir seront décisifs pour savoir si le site pourra retrouver une activité stable — et sous quelle bannière.
