
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le Togo est reclassé par le FMI parmi les États à « forte capacité de dette », améliorant ses conditions de financement.
- Ce reclassement repose sur une croissance économique robuste, une inflation maîtrisée et des réformes institutionnelles.
- Malgré cette avancée, la dette publique reste élevée, nécessitant des réformes pour maintenir la dynamique positive.
Le Togo vient de franchir une étape importante en matière de gestion de sa dette publique. Le Fonds monétaire international (FMI) a reclassé le pays parmi les États à « forte capacité de dette », un changement qui pourrait améliorer ses conditions de financement à moyen terme. Cette évolution intervient dans un contexte de progrès économiques et institutionnels significatifs.
Un reclassement basé sur des progrès économiques et institutionnels
Le FMI a justifié cette décision par plusieurs facteurs clés. D’abord, la croissance économique du Togo est jugée solide, avec des prévisions de +5,3 % en 2024 et +5,2 % en 2025. L’inflation, quant à elle, reste maîtrisée, à 2,6 % en avril dernier. En parallèle, le score CPIA (Country Policy and Institutional Assessment), un indicateur de la Banque mondiale, s’est amélioré, reflétant des politiques publiques plus efficaces. Enfin, la reconstitution des réserves de change dans l’UEMOA, atteignant 5,4 mois d’importations en avril 2025, a renforcé la position extérieure du pays.
« Ces progrès montrent que le Togo est sur la bonne voie pour consolider sa stabilité économique. »
Une marge de manœuvre budgétaire élargie
Ce reclassement permet au Togo de bénéficier d’un seuil de vigilance sur la dette plus flexible. Le plafond de la valeur actuelle nette (VAN) de la dette publique passe de 55 % à 70 % du PIB. Selon les projections du FMI, le pays devrait rester en dessous de ce nouveau seuil, avec une VAN estimée à 60 % du PIB en 2025. Cette évolution offre au gouvernement plus de flexibilité pour gérer ses finances publiques.
Le FMI estime que le Togo peut désormais supporter une dette plus élevée sans risque excessif. Par conséquent, l’objectif de ramener la dette sous les 55 % du PIB a été reporté à 2027, au lieu de l’atteindre immédiatement. Cela permet au gouvernement de ralentir légèrement ses efforts budgétaires, tout en restant dans les limites fixées.
Des défis persistants à relever
Malgré cette bonne nouvelle, des défis subsistent. La dette publique globale s’élevait à 72,1 % du PIB en 2024, en partie due à des dépenses exceptionnelles, comme un achat massif d’engrais (1,7 % du PIB). De plus, la part de dette à court terme sur les marchés régionaux reste élevée, avec des taux moyens sur les émissions de titres publics atteignant 7,4 % en 2025, contre 6,1 % sur la période 2019-2023.
Pour maintenir cette dynamique positive, le FMI recommande au Togo de renforcer la mobilisation des recettes fiscales, de réduire les exonérations et de poursuivre les réformes en matière de transparence budgétaire et de gouvernance des entreprises publiques.
« Le Togo doit continuer à réformer pour préserver ses acquis et améliorer sa résilience économique. »
Ce reclassement est un signal positif pour le Togo, mais il souligne aussi l’importance de poursuivre les efforts pour consolider sa stabilité financière à long terme.
