
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le Burkina Faso a expulsé la coordonnatrice de l’ONU, Carol Flore-Smereczniak, accusée de partialité.
- Un rapport de l’ONU sur les enfants et les conflits armés a suscité la colère des autorités burkinabè.
- Les tensions diplomatiques s’accentuent entre Ouagadougou et les institutions internationales.
Le gouvernement burkinabè a pris une décision radicale en expulsant Carol Flore-Smereczniak, coordonnatrice résidente des Nations unies. Cette annonce, faite lundi 18 août, marque une escalade des tensions diplomatiques entre Ouagadougou et l’ONU, dans un contexte déjà tendu.
Une expulsion brutale et symbolique
Dans un communiqué officiel, le Burkina Faso a déclaré Carol Flore-Smereczniak « persona non grata » et exigé son départ immédiat du pays. Cette mesure intervient après la publication d’un rapport controversé du Secrétaire général de l’ONU sur les enfants et les conflits armés. Le document, coprésidé par Mme Flore-Smereczniak, décrit une situation alarmante au Burkina Faso, ce qui a provoqué l’indignation des autorités locales.
Selon le gouvernement, ce rapport repose sur des données « sans sources objectives, sans preuves ni justificatifs ». Les autorités accusent l’ONU de présenter une image biaisée de la lutte du pays contre les groupes jihadistes, actifs depuis 2015. Cette réaction reflète une frustration grandissante face aux critiques internationales, jugées injustes et mal informées.
« Cette décision traduit une exaspération face à des accusations perçues comme infondées et partiales. »
Un rapport de l’ONU au cœur de la polémique
Le rapport incriminé mentionne 2 483 violations graves commises contre 2 255 enfants entre juillet 2022 et juin 2024. Parmi ces violations, 501 (20 %) sont attribuées aux Forces de défense et de sécurité burkinabè et à leurs supplétifs civils. Ces chiffres ont été perçus comme une attaque directe contre les efforts du pays pour sécuriser son territoire.
Les autorités burkinabè estiment que ces accusations reposent sur des informations non vérifiées, ternissant l’image du pays dans sa lutte contre le terrorisme. Cette situation illustre un fossé croissant entre Ouagadougou et certaines institutions internationales, qui peinent à trouver un terrain d’entente sur la gestion de la crise sécuritaire.
Des tensions diplomatiques exacerbées
Cette expulsion s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre le Burkina Faso et les organisations internationales. Depuis plusieurs années, le pays est confronté à une insurrection jihadiste qui a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes. Les critiques récurrentes sur les violations des droits de l’homme et les abus commis par les forces de sécurité alimentent les frustrations.
Pour l’instant, l’ONU n’a pas officiellement réagi à cette décision. Cependant, cette crise diplomatique pourrait avoir des répercussions sur la coopération future entre le Burkina Faso et les Nations unies, ainsi que sur les efforts internationaux pour stabiliser la région. Les observateurs craignent que cette escalade ne complique davantage la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
