
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le Kenya, premier exportateur mondial de thé, cherche à diversifier ses marchés en ciblant l’Algérie.
- Des discussions entre les ministres kényan et algérien ont évoqué un protocole d’accord pour renforcer la coopération commerciale.
- Le marché algérien, dominé par la Chine, représente un défi pour le Kenya, mais aussi une opportunité de croissance.
Le Kenya, leader mondial de l’exportation de thé, explore de nouvelles pistes pour diversifier ses marchés. Parmi ses cibles : l’Algérie, un marché prometteur mais dominé par la Chine. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté de réduire la dépendance aux débouchés traditionnels et de booster les exportations de produits agricoles comme le thé, le café et le lait.
Une rencontre stratégique pour ouvrir de nouveaux horizons
Lors du deuxième sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS+4), tenu à Addis-Abeba fin juillet, le ministre kényan de l’Agriculture, Mutahi Kagwe, a rencontré son homologue algérien, Kamel Rezig. L’objectif ? Explorer les opportunités d’exportation de thé, mais aussi de café et de lait en poudre vers l’Algérie. Selon les informations rapportées par Citizen Digital, les deux pays envisagent la signature prochaine d’un protocole d’accord pour faciliter cette coopération commerciale.
Ce partenariat pourrait permettre au Kenya de diversifier ses marchés d’exportation, tout en renforçant les échanges économiques entre les deux pays.
Cette initiative intervient après l’annonce faite en mai par le Kenya de vouloir pénétrer de nouveaux marchés pour ses exportations de thé. Actuellement, près de 85 % des exportations kenyanes de thé sont absorbées par seulement dix pays, dont le Pakistan, l’Égypte et le Royaume-Uni. Cette concentration géographique expose le secteur à des risques économiques, d’où la nécessité de diversifier les débouchés.
Un marché algérien dominé par la Chine
L’Algérie représente une opportunité intéressante pour le Kenya, mais la conquête de ce marché ne sera pas aisée. En 2024, l’Algérie a importé environ 15 000 tonnes de thé, pour une valeur de 54 millions de dollars. La quasi-totalité de ces importations (91 %) provient de la Chine, ce qui en fait un acteur dominant dans ce secteur.
Pour le Kenya, s’imposer sur ce marché nécessitera une stratégie solide, tant sur le plan de la compétitivité que sur celui des relations commerciales. Le pays pourrait toutefois tirer parti de la qualité de son thé, réputé dans le monde entier, pour séduire les consommateurs algériens.
Des enjeux économiques majeurs pour le Kenya
En 2024, les exportations de thé ont généré 181,69 milliards de shillings kenyans (environ 1,4 milliard de dollars) pour le pays, selon le Conseil du thé (TBK). Le thé reste le principal produit agricole d’exportation du Kenya, mais sa dépendance à un nombre limité de marchés pose problème. En diversifiant ses débouchés, le pays espère non seulement augmenter ses revenus, mais aussi renforcer la résilience de son économie face aux fluctuations du marché mondial.
D’autres produits agricoles concernés
L’initiative kenyane ne se limite pas au thé. Le café et le lait en poudre figurent également parmi les produits agricoles stratégiques que le pays souhaite exporter vers l’Algérie. Ces secteurs, bien que moins dominants que le thé, pourraient bénéficier de la même dynamique de diversification. En élargissant son portefeuille d’exportations, le Kenya pourrait renforcer sa position sur le marché nord-africain et consolider ses relations économiques avec d’autres pays de la région.
Cette stratégie s’inscrit dans une vision plus large de développement économique, où le Kenya mise sur ses atouts agricoles pour conquérir de nouveaux marchés.
Reste à savoir si les négociations entre les deux pays aboutiront à un accord concret et si le Kenya parviendra à s’imposer face à des concurrents bien établis comme la Chine. Une chose est sûre : l’avenir du secteur agricole kényan dépendra en grande partie de sa capacité à diversifier ses débouchés et à innover dans ses partenariats commerciaux.
