
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Trois producteurs d’or au Mali acceptent la nouvelle loi minière controversée.
- Le gouvernement malien renforce son contrôle sur le secteur minier pour augmenter ses revenus.
- Des tensions persistent avec des géants comme Barrick Gold, affectant la production aurifère.
Le Mali vient de franchir une étape décisive dans la réforme de son secteur minier. Trois producteurs d’or, dont Endeavour Mining, ont accepté d’adopter la nouvelle loi minière, malgré les controverses. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement et les grandes entreprises minières, notamment Barrick Gold, qui contestent les nouvelles règles.
Une adoption symbolique dans un secteur sous tension
Le gouvernement malien a annoncé que trois entreprises minières, dont Endeavour Mining, Faboula Gold et Bagama Mining, ont accepté de se conformer à la nouvelle loi minière. Cette loi, adoptée en août 2023, vise à augmenter les revenus de l’État en augmentant les taxes et en renforçant sa participation dans les projets miniers. Cependant, elle a suscité des résistances, entraînant une baisse de 23 % de la production d’or en 2023, qui est passée à 51 tonnes métriques.
Cette adoption est un tournant, bien que ces entreprises représentent une part modeste de la production totale. Faboula Gold et Bagama Mining, par exemple, produisent chacune environ 500 kg d’or par an. Le projet Kalana de Somika, détenu à 80 % par Endeavour Mining, n’a pas encore démarré sa production. Selon Abdoul Aziz, directeur de Somika, la construction de la mine débutera dans les six mois suivant l’accord, avec une production prévue 18 mois plus tard.
« La mine de Somika devrait générer 135 milliards de francs CFA (238,9 millions de dollars) de revenus annuels et créer environ 2 000 emplois. »
Un secteur minier sous contrôle étatique
Le Mali, sous la direction de son gouvernement de transition, cherche à renforcer sa souveraineté sur les ressources pour financer son développement. La nouvelle loi minière prévoit une augmentation des taxes et une participation accrue de l’État dans les projets miniers. Cette stratégie vise à maximiser les bénéfices nationaux, mais elle a suscité des critiques de la part des investisseurs étrangers, qui craignent une instabilité réglementaire.
En parallèle, le gouvernement a repris le contrôle des mines de Yatela et Morila, abandonnées par leurs anciens propriétaires étrangers. Ces mesures illustrent une volonté de reprendre la main sur un secteur vital pour l’économie malienne, mais elles risquent de décourager de nouveaux investissements.
Barrick Gold, un conflit majeur en toile de fond
Tandis que certains acteurs acceptent la nouvelle loi, d’autres résistent farouchement. Barrick Gold, premier producteur d’or du Mali, est engagé dans un bras de fer avec le gouvernement. En janvier 2025, l’entreprise a suspendu les opérations de son complexe Loulo-Gounkoto après que l’État malien a saisi des stocks d’or sur le site. Ce complexe, qui représentait 15 % de la production totale de Barrick, est crucial pour les exportations maliennes.
L’entreprise a lancé des procédures d’arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), affilié à la Banque mondiale. Ce conflit illustre les défis auxquels sont confrontés les investisseurs étrangers dans un environnement réglementaire incertain. Les tensions avec Barrick Gold pourraient avoir des répercussions sur la production aurifère du Mali, déjà affectée par la réforme.
« La situation avec Barrick Gold met en lumière les risques d’instabilité réglementaire pour les investisseurs étrangers au Mali. »
