
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Le Mali lance une émission obligataire de 100 milliards FCFA pour financer son budget 2025.
- L’opération vise à soutenir la croissance et à stabiliser les finances publiques face aux défis économiques.
- Le contexte budgétaire est marqué par des dépenses exceptionnelles et une croissance modérée.
Le Mali vient de lancer une nouvelle émission obligataire de 100 milliards FCFA (176 millions $) pour financer son budget 2025. Cette opération, qui s’inscrit dans un contexte de contraintes budgétaires et de croissance modérée, vise à soutenir la stabilité financière du pays tout en attirant des investisseurs régionaux.
Une émission obligataire stratégique
Depuis le 28 juillet 2025, le Mali propose deux tranches obligataires sur le marché financier régional. La première, d’un montant de 70 milliards FCFA, est émise sur 7 ans avec un taux d’intérêt de 6,55 %. La seconde, de 30 milliards FCFA, est rémunérée à 6,35 % sur 5 ans. Ces titres, émis à 100 % de leur valeur nominale, prévoient un différé d’amortissement de trois ans pour la tranche à 7 ans et de deux ans pour celle à 5 ans. Cela signifie que seuls les intérêts seront versés pendant les premières années, offrant un répit temporaire à la trésorerie de l’État.
Cette opération est ouverte jusqu’au 8 août 2025 et cible les investisseurs institutionnels, les entreprises et les particuliers des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Elle s’inscrit dans la continuité des émissions précédentes, avec des rendements comparables à ceux des obligations souveraines maliennes déjà cotées à la Bourse régionale (BRVM).
« Cette émission est un levier central pour contenir les déséquilibres budgétaires, dans un contexte où le déficit public est attendu à 3,4 % du PIB en 2025. »
Un contexte économique sous pression
Quelques jours avant cette émission, le Trésor malien avait déjà levé 15 milliards FCFA via des bons du Trésor à 12 mois, avec un rendement moyen de 8,98 %. Ce taux élevé reflète la tension sur le court terme, contrastant avec la relative stabilité des obligations longues. Le déficit public, prévu à 3,4 % du PIB en 2025, pourrait se creuser en raison de dépenses exceptionnelles liées aux inondations et à d’autres facteurs économiques.
La croissance, estimée à 5,0 % cette année, reste en deçà des prévisions initiales. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment l’arrêt temporaire de la principale mine d’or du pays et un climat sécuritaire fragile. Pour 2026, le FMI table sur une réduction du déficit à 2,9 % du PIB, à condition d’une reprise de la production minière et d’un redémarrage des réformes.
L’institution insiste sur la nécessité d’augmenter les recettes fiscales, de mieux maîtriser les dépenses et d’améliorer la gouvernance des entreprises publiques. Ces recommandations sont récurrentes, alors que le niveau d’endettement du Mali reste contenu (52,6 % du PIB en 2024), mais que l’accès aux financements internationaux est limité par une note souveraine classée hautement spéculative.
Des défis à relever pour l’avenir
Malgré ces contraintes, l’émission obligataire de 100 milliards FCFA représente une opportunité pour le Mali de mobiliser des ressources nécessaires à son développement. Le pays devra cependant relever plusieurs défis pour assurer une croissance durable. Parmi les priorités figurent la diversification de l’économie, la consolidation des finances publiques et l’amélioration de la gouvernance.
Le Mali, comme d’autres pays de la région, doit également renforcer sa résilience face aux chocs économiques et climatiques. Les inondations récentes ont mis en lumière la vulnérabilité du pays, soulignant l’importance d’investir dans des infrastructures robustes et des politiques de gestion des risques.
« L’émission obligataire est une étape clé pour soutenir la croissance et la stabilité financière du Mali, mais elle doit s’accompagner de réformes structurelles pour garantir un avenir économique solide. »
En somme, cette opération financière illustre la détermination du Mali à surmonter ses défis économiques tout en attirant des investisseurs régionaux. Les prochaines années seront cruciales pour évaluer l’impact de ces efforts sur la trajectoire de développement du pays.
