
⏱️ Pas le temps ? Voici l’essentiel à retenir de cette actualité
- Maurice vise 60 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, mais fait face à des défis immédiats.
- Une centrale flottante au fioul lourd est prévue pour combler un déficit électrique urgent.
- Cette solution, bien que nécessaire, s’oppose aux ambitions vertes du pays.
Alors que Maurice s’engage dans une transition énergétique ambitieuse, l’île est confrontée à une crise immédiate. Pour combler un déficit électrique imminent, les autorités ont opté pour une solution provisoire : une centrale flottante fonctionnant au fioul lourd. Un choix qui, bien que nécessaire, semble en contradiction avec les objectifs verts du pays.
Une transition verte ambitieuse mais fragilisée
Maurice a fixé des objectifs clairs pour sa transition énergétique. Le pays vise à atteindre 60 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030, contre environ 24 % actuellement. Cette ambition s’inscrit dans le cadre du Renewable Energy Roadmap 2030, qui prévoit des étapes intermédiaires, notamment 35 % d’énergies renouvelables d’ici 2025.
Cependant, la réalité sur le terrain est plus complexe. Malgré des investissements récents, comme une centrale solaire de 40 MW financée à hauteur de 1,5 milliard de roupies mauriciennes (environ 33 millions de dollars), les énergies renouvelables restent minoritaires. Plus de 80 % du mix énergétique repose encore sur les combustibles fossiles, notamment le fioul lourd et le gazole.
« Les énergies renouvelables sont encore loin de pouvoir répondre à la demande croissante en électricité. »
Une centrale flottante pour éviter la pénurie
Face à un risque de déficit électrique estimé à 100 MW, les autorités mauriciennes ont lancé un appel à projets en juin pour l’installation d’une centrale flottante. Cette infrastructure, prévue pour être opérationnelle d’ici janvier 2026, devra produire entre 90 et 110 MW et sera connectée au réseau public pendant cinq ans.
Cette solution intervient dans un contexte de hausse soutenue de la demande en électricité. Selon des données d’Africa Energy Portal, un pic de consommation de 567,9 MW a été enregistré en février 2025. La centrale flottante vise donc à garantir la stabilité du réseau à court terme.
Cependant, ce choix pose question. En recourant au fioul lourd, Maurice s’expose à des coûts élevés et à une dépendance accrue aux combustibles importés. Selon l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), le coût actualisé de l’électricité (LCOE) pour le solaire photovoltaïque est environ 40 % inférieur à celui des technologies fossiles.
Un dilemme entre nécessité et ambitions vertes
La centrale flottante, bien qu’indispensable pour éviter une pénurie, illustre les tensions entre les impératifs économiques et les objectifs climatiques de Maurice. Avec une dette publique qui atteint 90 % du PIB, selon la Banque africaine de développement (BAD), le pays est confronté à des choix difficiles.
Ce projet met en lumière la fragilité du système énergétique mauricien. Pour atteindre ses ambitions vertes, Maurice devra non seulement accélérer ses investissements dans les renouvelables, mais aussi repenser son modèle énergétique pour réduire sa dépendance aux fossiles.
« La transition énergétique de Maurice est un défi complexe, mais nécessaire pour garantir un avenir durable. »
En attendant, la centrale flottante reste une solution temporaire, mais indispensable, pour assurer la stabilité énergétique de l’île.
